Sukeban Turbo

Shelby, une adolescente de New York, dirige d’une poigne de fer un gang de filles appelé « Sukeban Tribe ». Leur look et leur jeunesse leur permettent de participer aux soirées branchées et revendre de la cocaïne pour le compte d’un parrain local. Mais pour Shelby, il est temps de passer à la vitesse supérieure. Sam est la star d’ « Urban Smile », un boys band à la mode. Mais tout chavire quand il s’amourache d’une prostituée. Plus jeunes, Shelby et Sam étaient les meilleurs amis du monde, avant que le destin ne les séparent et qu’ils suivent chacun leur route. Ils vont bientôt se retrouver…

 

Sukeban est un terme japonais qui désigne les bandes de jeunes filles délinquantes. Les cheveux teints et habillées en uniformes d’écolières, elles font régner la terreur dans les rues. Les sukeban sont aussi devenues des héroïnes populaires de films et de mangas : Le Pensionnat des jeunes filles perverses, Girl Boss Guerilla, ou bien encore Delinquent Girl Boss: Unworthy of Penance.

 

Victor Santos, tout d’abord. Sukeban Turbo, selon moi, c’est son album de la maturité graphique. On sentait que l’artiste se cherchait. Il expérimentait dans le premier tome de Polar. Son style explose ici, avec un dynamisme puissant et surtout une colorisation qui souligne son dessin.

 

On connaissait déjà Sylvain Runberg pour son travail sur Orbital, sa superbe bande-dessinée de science-fiction. Avec Sukeban Turbo, il choisit de raconter le parcours d’un gang new-yorkais, avec ce que cela implique de violence. La belle réussite de ce récit complet, c’est son rythme. Sylvain Runberg s’y entend pour plonger le lecteur dans les affres de ces adolescentes paumées et livrées à elles-mêmes. Au début, le deal, c’est presque un jeu, mais rapidement la réalité va venir frapper en plein visage les héroïnes. Le scénariste fait le pari d’une vraie BD de genre, avec ses codes, ses clichés, et cela fonctionne très bien.

 

Seulement voilà, Sukeban Turbo souffre à mon sens de sa fin bâclée. Je m’explique : il n’y a pas de fin à proprement parler. On abandonne les personnages avec l’impression que tout n’a pas été dit. Une fois la dernière page tournée, j’ai eu l’impression que tout n’a pas été dit, qu’il manque tout simplement une conclusion. Et même si Glénat a eu la belle idée de proposer un copieux dossier sur la création de l’album, cela laisse une impression pas très agréable.

 

Première création originale de la collection Glénat Comics, Sukeban Turbo se suit avec intérêt de bout en bout avec plaisir, supporté par les jolis dessins de Victor Santos. Reste cette fin bâclée, et c’est bien dommage.

 

 

Stéphane Le Troëdec

 

 

 

Sylvain Runberg (scénario), Victor Santos (dessin)

Secret Identities

Édité en France par Glénat (11 janvier 2017)

Collection Comics

144 pages couleurs, papier glacé, couverture cartonnée

17,95 euros

ISBN : 9782344018408


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