Le personnage (Emma) de ce cycle de poèmes en prose et sous forme de fragments permette à Sylvie Marot de remonter le temps par la magie d'évocations de sensations lustrales.
Celle qui n'avait plus voulu vivre mais qui a décidé de ne plus mourir voir de se résigner à un dernier hiver  s'accroche à l'existence dans la lumière fragmentée que ces textes retiennent.
Tout est ici avant tout une aventure visuelle là où se tisse le temps à travers le souvenir dune hostie, d'un kimono, d'un paon, d'un sterne, d'un calisson pour finie à Kaga au Lapon au Musée de la neige.
Si bien que pour celle dont la géographie existentielle est réduite  la vie s'encoche d'éclats confits d'une neige qui peut se manger comme une glace ou comme on boit un poème.

Jean-Paul Gavard-Perret

Sylvie Marot, Physalis, La Crypte, avril 2023, 100 p.-, 16€