La morale à l'école selon Ferdinand Buisson

Trente ans avant la séparation de l’Église et de l’État en 1905, Buisson pose les bases de la laïcité. À la locomotive de l'enseignement tel qu'il le conçoit dans le primaire, il accroche un premier wagon, celui d'une libre pensée adogmatique et non sectaire. Mais s'il veut que son laboratoire ambulant desserve au mieux toutes les gares de la démocratie, il se rend compte qu'il doit adjoindre à l'enseignement laïque celui de la morale : hygiène, politesse, civilité, amour de la vérité, obéissance, sens du devoir, conscience. Morale d'un père fouettard ? Pas si sûr, puisque dès 1910, on peut dire l'école laïque et égalitaire sur rail : instruction obligatoire jusqu'à 14 ans et cours complémentaires professionnelles jusqu'à 18 ; les fondements de l’Éducation.

S'en remettre aux anciens comme Ferdinand Buisson, à travers lui Jules Ferry, c'est en quelque sorte agrémenter ses vœux de la philosophie de l'espoir. Un peu comme l'on dirait, tant qu'il y a du Buisson, il y a de l'espoir. Pour preuve ces leçons de choses auxquelles la seconde partie du livre nous convie, faisant rien moins que de l'école un « foyer de vie morale ». Pour preuve, plus encore, la question de la morale laïque que l'on est en droit de se poser aujourd'hui et que Laurence Loeffel actualise de fort belle manière : « Qu'est-ce qu'une démocratie sans idéal moral ? Y a-t-il un sacré hors religion ? Qu'est-ce qu'éveiller au sens moral ? Les enfants sont-ils naturellement moraux ? ».

L'école bat de l'aile, certes, mais si nous l'aidions à recouvrer sa chrysalide ? Lisez ce très bon livre.

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