Jean-Paul Sartre, L'enfer c'est les autres

"Huis clos" est une pièce d'un abord abscons puis fascinant.

Un homme et deux femmes sont rassemblés après leur mort dans une chambre représentant l'enfer.
S'instaure alors entre les 3 protagonistes un huis clos étrange et délétère où se mêlent de façon machiavélique des sentiments ambivalents tels que l'attirance et la répulsion, l'amour et le mépris, le respect et la perversité, la bienveillance et la cruauté.

Une phrase devenue célèbre résume la pièce de Sartre: "L'enfer, c'est les autres".
Que signifie-t-elle exactement ?
Que les relations entre les hommes sont souvent viciées et malheureusement magnétiques, que la dépendance aux autres peut s'avérer indigeste voire funeste si le venin de la toxicité inonde les tissus de la lucidité et de la responsabilité.

"Les mouches" est une version moderne du mythe grec d'Oreste. Celui-ci revient dans sa ville natale pour venger l'assassinat il y a 15 ans de son père, Agamemnon, par Egisthe, actuel roi d'Argos.

Cette pièce tend à opposer, d'un côté, la conscience et la liberté individuelle et, de l'autre, les règles collectives, les systèmes moraux ou religieux.
Oreste conquiert sa liberté par son action et son engagement, illustration parfaite de la théorie existentialiste chère à Sartre.
Le thème du sentiment de culpabilité, symbolisée par les mouches qui infestent la ville d'Argos, plane également sur toute la pièce.

La principale similitude qui réunit ces 2 pièces est l'importance du regard et du jugement de l'autre sur soi, la difficulté subséquente d'assumer ses propres actes et la possibilité ou non de dépasser ce jugement extérieur en vue de conquérir sa liberté.

 

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