Tiré de la nouvelle de George Langelaan (qui donna lieu au film de Cronenberg), le spectacle théâtral de Valérie Lesort et Christian Hecq offre une vision originale plus farcesque qu'horrible.

Les créateurs mélangent dans leur spectacle un côté Deschiens  et un épisode de Strip Tease (la célèbre émission de télévision de France3 faite de reportages sans commentaires, au plus près du sujet). Et ce de façon gore et hirsute avec un mauvais goût assumé et comique.

Ce n'est néanmoins pas un simple divertissement . L'humour et l'étrange s'y mêlent avec inventivité. Hecq se fait  transformiste et se pose ici  des question sur le sens de la science : que fait-elle ? Ou va-t-on ?. Le tout dans des effets spéciaux volontairement spécieux et de grand guignol.

Existent là beaucoup d'humanité et un gout avéré du théâtre et de ses jeux en complicité avec le spectateur. La magie dégingandée fonctionne, le public marche. C'est donc réussi au sein de codes certes précis mais décalé.
Le jeu des acteurs est remarquable. La corde sentimentale et celle de l'humour résonnent à l'unisson de manière à toucher les spectateurs et les tordre de rire.

La parodie n'a pas pour but de faire peur mais de rire auprès d'une ogresse à la Thénardier. Les morceaux de bravoure et les saynètes s'enchaînent entre une mère et son fils avec certes des facilité mais il est agréable d'en rire sans prendre la mouche.

Jean-Paul Gavard-Perret

George Langelaan La Mouche de Valerie Lesort et Christian Hecq, Théâtre de Saint Maur (février 2020) puis en tournée