Filip Forgeau : femmes en lutte

Filip Forgeau poursuit sa série de pièces théâtrales en l'honneur des femmes. Après Rosa Luxembourg, Marie Curie et Milena, il scénarise Adèle & Léopoldine Hugo et Anaïs Nin. C'est une belle manière de leur rendre hommage. Si les Hugo dont fidèles à ce que l'histoire a rapporté et retenu, Anaïs Nin apparaît beaucoup plus "neuve" et nuancée.

Avec elle l'auteur met en évidence les troubles de la créatrice et sa "coupure". D'une part il y a celle qui "s'affole et désespère", d'autre part celle qui "veut offrir aux autres la beauté, la grâce et la vie". Dans son dialogue – avec la "Voix Journal" – le spectateur est placé au centre de la naissance même de sa pensée.

Anaïs l'instruit de son état d'esprit dans ce qui devient une sorte d'auto-analyse. L'héroïne reste en prise avec ses mythes et ses visions tout en rappelant son désir d'apparaître aux yeux du monde telle qu'elle fut. 
À savoir une femme en lutte pour sa reconnaissance. Elle défend aussi ce que représente le féminin par rapport à l'image que les hommes se plaisent à colporter plus ou moins perfidement.


Jean-Paul Gavard-Perret  

 

Filip Forgeau, Victor Hugo, de père en filles suivi de La Chambre d'Anaïs, Les Cygnes, avril 2021, 90 p.-, 12 euros

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