Dix bonnes raisons de ne pas lire "Yeruldelgger" de Ian Manook

Auteur du très remarqué et imprononçable 

Yeruldelgger, Ian Manook nous donne dix bonnes raisons de ne pas lire son polar mongol. 



D’abord Ian Manook est tellement vieux que sa boîte à synapses ne doit plus être très étanche. Pense un peu : ce type est né dans la première moitié du dernier siècle du millénaire précédent !

 

Ensuite c’est un pur et dur ex-soixante-huitard, du genre baba-cool voyageur qui nous a pourri notre belle jeunesse d’aujourd’hui pour pouvoir fumer la sienne en kaléidoscope aux quatre coins du monde.

 

Juste pour te dégoûter définitivement de ce gus, note bien ça. Dans toute l’histoire des millions de siècles de l’humanité, du Big Bang jusqu’au marécage hollandais, il n’y a eu qu’une infinitésimale période d’une vingtaine d’années pendant lesquelles il y avait  déjà la pilule et pas encore le SIDA. Et ce salopard a eu juste vingt ans pendant cette période-là, si tu vois ce que je veux dire !

 

En plus c’est un macaque, un ratagne, un rastaquouère pas franchement blond-bleu du collier. Du genre interlope polyglotte à pleurnicher qu’il est la tête de turc de l’histoire. Alors que pour son pseudo trompeur, il a simplement inversé son nom comme on retourne sa veste. Mais on t’a reconnu Patrick Manoukian !

 

Sans compter qu’avant d’émasculer des contremaîtres chinois dans un polar glauque, monsieur n’a pas hésité à décérébrer nos ados mono-lobés en publiant tous les rabots culturels que constituent les Goldorak, Albator, Tortues Ninja et autres Strange dans un tsunami éditorial qui a dû lui faire en or ce dont il a privé ses chinois !

 

Et voilà qu’après avoir taras-boulbé notre belle jeunesse il nous gengiskhanise nos illusions en mongolisant ces fiers nomades que nous aurions tant aimé garder dans leur spectaculaire misère vagabonde devant l’objectif irisé de nos Canon 5D Mark 2 dont chaque exemplaire suffirait à leur offrir un troupeau.

 

Par ailleurs, quel auteur peut être à ce point arrogant pour laisser passer un dos de couverture qui le compare rien de moins qu’à Indridason, Mankel ou Rankin. Avoir lutté contre le mur de lave du volcan Eldfell sur l’île islandaise de Westmaneyar, avoir perdu sa virginité sur les rochers du fjord suédois de Vestervick ou avoir un beau-frère écossais qui s’est marié en kilt suffit-il à justifier de la part d’un auteur inconnu une telle prétention ?

 

Sans compter que cet esprit boulimique, nourri au pilaf de boulghour diasporique, nourrit à son tour son Yeruldelgger de ravioles de mouton gras, de thé salé au beurre rance et marmottes farcies aux galets chauds plutôt que de tresser des lauriers de pâte feuilletée aux cassoulets et autres gratins de notre gastronomie nationale !

 

Avec, mauvais goût suprême, des morts au champ d’horreur de la pire espèce. Gamine de cinq ans enterrée vivante, chinois émasculés, prostituées rasées-tondues, jeune femme cuite à feu doux, méchant jeté aux serpents et pourquoi pas homme de main bouffé par un ours ? Et bien si, justement !

 

Mais surtout, reproche suprême, cet amour pour ce pays magnifique, ses steppes sauvages, ses galops en liberté, ses yourtes chaleureuses, ses âmes accueillantes qui font que chaque page de ses descriptions en panoramiques scandaleusement poétiques sont une torture de tous les instants pour qui les lit dans la grisaille et la morosité occidentale. Vraiment, ce Ian Manook est un sale type, et la seule vengeance qu’il mérite est de braver ses dix raisons de ne pas le lire pour faire de son roman un succès planétaire et de lui un parvenu riche à millions pour lui pourrir la vie et lui interdire toute oisiveté vagabonde en le forçant à écrire une suite.

 

Ian Manook

pour le Salon littéraire


11 commentaires

Ce type mérite tout le mal qu'il dit de lui-même!

Pour bien le connaître, je dirais qu'il mérite pire encore!

ici une Vidéo de l'auteur expliquant à sa manière comment prononcer le titre de son roman

Ce n'est pas un livre recommandable ! Foncez dessus ;-P

alain

Entièrement d'accord pour ce livre, attendez de lire le second, vraiment ce type est infernal... peut être une suite ?

Daniel BENNETT

J'ai adoré vivement la suite!

la suite est parue :-)

diiscovery11

Il y a quelque chose d'obscène dans ce roman policier, une énième instrumentalisation de la schoah, une utilisation éculée du morbide...tout donner à voir par jouissance. La transposition des polars nordiques en plus "Trash" est évidente. On devine un ego surdimensionné et un talent qui ne l'est pas. Cet auteur répond à l'air du temps, brutal, faussement justicier, faussement ironique...les cultures décrites dans son roman policier ne méritent pas d'être défendues par un pareil hagiographe!

Elyrinna

J'ai lu deux fois de suite le livre de (?) IAN MANOOK  :  " Harry BOSCH en Mongolie". ( de Michael Connelly ). Heureusement que monsieur Manook  a passé l'âge de présenter des thèses, car aujourd'hui les jurés des soutenances sont dressés à déceler chez les candidats tous les copiers-collés dont, jusqu'au mot pour mot, Mr Manook fait un usage inconsidéré. Alors, s'il doit y avoir une nouvelle aventure de Yeruldelgger,  que l'auteur lui donne sa propre personnalité et oublie un peu, voire totalement, celle de Harry BOSCH. Je suis sûr que MR Connelly en serait ravi.

Bonjour, je pense que votre lecture des deux romans en vis-à-vis intéresserait beaucoup les spécialistes du plagiat. Vous avez des exemples précis ?

Emilie

Je n'ai pas utilisé le vocable plagiat ni celui de plagieur. Je n'en suis pas spécialiste, Monsieur Di Stefano, d'une part, ensuite il n'est pas dans mes habitudes de vouloir la mort du pécheur. Surtout quand par ailleurs celui-ci a une très bonne plume et nous a offert avec Yeruldelgger un passionnant, dépaysant et fort bien écrit roman policier. Pour cela il est pardonné du reste.