Spawn – Renaissance, tome 3

Erik Larsen prend en main le destin de Spawn et refond complètement la série. Et il n'oublie pas d'amener avec son personnage culte : Savage Dragon !
« Même s’il ne lui est rien arrivé de grave ce soir,
pour le restant de ses jours elle sera incapable
de dire qui lui a fait le plus peur, du tas de merde
étendu à ses pieds, ou de moi. »
Ces derniers temps, il faut croire que la grande mode est à la renaissance. Les super-héros DC Comics sont en plein Rebirth depuis le début du mois. Et Spawn déboule dans le troisième tome de la collection Spawn « Renaissance ». Sauf que jusqu’à présent, la renaissance annoncée et promise mettait un peu de temps à arriver. Oh, quand Erik Larsen est arrivé sur le titre, on a bien senti un petit changement, mais globalement, la chevauchée de Spawn en Enfer jouait grosso modo avec les thèmes de la série : de vilains démons, Spawn qui voulait sauver sa femme, et puis surtout Dieu et Satan qui se tiraient la bourre.
Sauf que ça y est : ce tome est réellement celui du changement, du renouveau. Et ce à plus d’un titre.
All new, all different !
Les portes des Enfers sont maintenant closes, et les démons ne menacent plus notre planète. Al Simmons a sauvé l’âme de son épouse. Mais avant de se quitter, elle lui a fait promettre de mettre sa vie au service du bien. Le voici donc revenu sur Terre investi d’une nouvelle mission. Sauf qu’il n’a plus son costume surnaturel et qu’il va lui falloir réapprendre à se battre… différemment. Comprendre au corps-à-corps ou avec des armes à feu. Et là, ce n’est plus tout à fait la même chose…
Erik Larsen à la manœuvre
Erik Larsen fait donc faire à la série phare de Todd McFarlane un véritable virage à 180 degrés. Exit la lutte dépressive contre les forces du Mal. Al Simmons doit tout réapprendre. Et il est seul. Erik Larsen est crédité aux dessins mais on sent bien sa patte dans l’intrigue. Avec un nouveau statu quo, il peut réinventer tout l’environnement et le quotidien du héros. Les intrigues sont plus street level, et plus simples aussi. Grosso modo, on est sur le rythme d’un méchant par épisode.
Savage Dragon et Ant
L’autre point intéressant, c’est qu’Erik Larsen va chercher un nouveau casting, de nouveaux alliés. Et on l’avait un peu oublié, mais Spawn et Savage Dragon partagent le même univers. Du coup, l’arrivée du justicier à la crête et à la peau verte sonne comme une évidence. Et Erik Larsen rapatrie aussi un autre personnage, Ant, moins intéressant parce qu’au final assez vide (pour le moment). Du coup, Spawn se transforme doucement en une série de groupe, du moins sur les épisodes contenus ici. Et le moins qu’on puisse dire c’est que Al Simmons et le fils du Savage Dragon ne partagent pas nécessairement la même vision de la justice.
Au final, ce tome est bien la « renaissance » annoncée. Erik Larsen est un des rares artistes US a pouvoir invoquer un esprit naïf et simpliste. L’artiste nous rappelle que le plaisir des comics, ça peut aussi se résumer à une bonne grosse baston avec moult bourre-pif et vilains stéréotypés à la clé. Rien de honteux là-dedans, surtout quand c’est aussi bien fait.
► Et maintenant ? Lisez ma chronique de Spawn Renaissance tome 2 !
Stéphane Le Troëdec
Les références
Todd McFarlane et Erik Larsen (scénario), Erik Larsen (dessin)
Spawn – Renaissance, tome 3
Édité en France par Delcourt (25 mai 2017)
Traduit par Alex Nikolavitch
Lettré par Moscow Eye
Collection Contrebande
15,95 €
144 pages en couleurs sur papier glacé et sous couverture cartonnée
EAN/ISBN : 978-2-7560-9331-4
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