Valentin Degueurce : révision des lieux

Valentin Degueurce après des études de biochimie, de philosophie et d’épistémologie multiplie les périples dans les Alpes, sur la côte méditerranéenne française et italienne. Il occupe divers emplois manuels, et se lance dans l’écriture poétique. Il rejoint la "Société de distribution du sensible" avec laquelle il crée en 2018 une résidence d’artistes en réhabilitant une bâtisse abandonnée dans une forêt de montagne isolée des Alpes-Maritimes.

Il y réside une partie de son temps en alternance avec Marseille et publie ses premiers textes dans la belle revue Triages (2020). Dans son premier livre, Mihubi se parcourent deux paysages et lieux :  le bord de mer, ses vagues, sa plage, ses nuits, et une montagne qui donne le titre au livre avec  ses quelques maisons, des sentiers et des torrents, des murs effondrés, des moutons.

Le monde n'a rien de solaire. Il est couvert de brumes et d’obscur. Et c'est comme si une voix parlait dans une sorte de songe murmuré. Elle s'insinue dans les lieux et les végétations et les animaux qui les peuplent. Surgissent des volutes étranges en un tel réseau de fantasmagories que les vieilles pierres nourrissent.

Existe là toute une hantise des lieux et de l'air. Tout semble délétère et magique entre peurs ancestrales et illuminations au gré des rencontres d'un tel périple que des souvenirs d'enfance et légende développent insidieusement.
Bref il s'agit d'entrer dans la forêt des songes.
 

Jean-Paul Gavard-Perret

Valentin Degueurce, Mihubi, Unes, janvier 2022, 56 p.-, 15 €

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