Ondoyants et si reines de Valère-Marie Marchand

Ponctuées de ses propres dessins, les évocations de Valère-Marie Marchand nous font plonger dans le bain de jouvence de l'imaginaire critique et farceur face à un aréopage de naïades et barboteurs.

Certains sont des fiers à bras, d'autres papillonnent – pas forcément dans l'eau – pour exhiber des charmes qui lorsqu'ils sont féminins ne laissent pas de marbre les maîtres-nageurs. Pour noyer leur toutim les voilà obligé d'aller faire un tour non au bord de la piscine mais dedans.

Il existe dans ce livre un plaisir du texte constant. Il se savoure pour sa bienveillance acide et c'est un sacré livre de circonstances au moment où, Covid-19 aidant, nous sommes au mieux flâneurs de rives où les maillots de bains et celles et ceux qui sont  dedans restent interdits.

Valère-Marie Marchand nous ramène en conséquence à des temps qu'on espère provisoirement révolus. Et d'ailleurs elle n'oublie pas le "nageur déconfiné" et déconfit qui prend la quarantaine tel un tsunami qui le laisse sans épouse ni ami.

Ne boudons en rien le plaisir que l'auteure nous offre. D'autant que la pâleur chloré de tout corps plongé dans les piscines bleutées nous fait regretter notre état de batracien larvaire ou de Mr. Muscle chevronné.

 

Jean-Paul Gavard-Perret

 

Valère-Marie Marchand, Le club des aquarêveurs, éditions Héliopoles, mars 2021, 15 euros

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