Noces révolutionnaires, un sujet méconnu

Un chercheur de la déchristianisation

Ancien élève de Michel Vovelle (qui signe la préface), Xavier Maréchaux a consacré une thèse de doctorat sur les prêtres mariés durant la Révolution en 1995, un des nombreux de la politique de déchristianisation menée par la Convention. Vingt ans plus tard, il publie Noces Révolutionnaires chez Vendémiaire, qui reprend des éléments de sa thèse. Le sujet peut faire sourire mais il suscita à l’époque bien des débats violents.

Aux origines du mariage des prêtres

Avec minutie, Xavier Maréchaux recherche les origines du phénomène. Le XVIIIe siècle fut en effet marqué par une lente désaffection des fidèles, sans doute sous l’influence des Lumières et du progrès scientifique. La fracture janséniste contribua aussi à fragiliser un clergé français dont nombre de membres embrassèrent la cause de la Révolution, jusqu’à soutenir la constitution civile du Clergé et la nationalisation des biens ecclésiastiques. Il en résulta un schisme entre prêtres « jureurs » et « réfractaires » qui fragilisa les consciences.

Des mariages sous la contrainte…. Et qui durèrent

Les jacobins, en pleine poussée terroriste, forcèrent nombre de prêtres à se marier mais il y en eut d’autres qui choisirent de le faire de leur propre chef, quitte à se défaire de leur condition de prêtre. Certains rejoignirent même les jacobins (tel Victor Lanneau, qu’étudie Xavier Maréchaux) et persécutèrent le catholicisme. Quand vint Bonaparte et le Concordat, Rome envoya le cardinal Caprara pour réconcilier les fautifs. Nombre de mariages furent régularisés (pas cependant pour des évêques comme Talleyrand). Voici une belle étude sur un sujet méconnu.

Sylvain Bonnet

Xavier Maréchaux, Noces Révolutionnaires -le mariage des prêtres en France (1789-1815), Préface de Michel Vovelle, Vendémiaire, juin 2017, 192 pages, 19,50 €

 

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