Les fleurs éternelles de Véronique Sablery

                   


 


 

Entrer dans « Magnifica »  revient - comme souvent dans les expositions de Véronique Sablery - à pénétrer au sein d’un sanctuaire. L’œuvre réserve une dimension mystique tant sa créatrice sait exalter le sublime de tout lieu comme de toute chose. Elle sonde l’impossible à travers divers champs du possible. Ici dans les méandres des fleurs elle propose des nids de lumière et déploie des ailes chromatiques en un équilibre de forces réajustées. La fleur devient métaphore d’une féminité céleste, son cœur l’hôte d’une évasion. Tout est de l’ordre de la médiation plus que du rêve. Le bouquet n’est pas ornemental : il offre à celles et ceux qui sont épris d’absolu de ne plus se noyer sous le déluge de la raison que la société impose. Refusant toute trivialité et selon divers systèmes de création l’artiste engouffre dans l’aire de l’impalpable mais dont l’antre de la chair est le corollaire ou la racine. L’affect n’est donc pas stigmatisé. Toutefois, au lieu de suppurer, il acquiert une dimension d’outre-monde. Eprise de liberté et de générosité l’artiste - sourde aus affres de l’abîme vernaculaire - crée des fragments d’éternité. Comme la fleur elle est provisoire mais c’est de l’éternité tout de même.

 

Jean-Paul Gavard-Perret

 

Véronique Sablery, « Magnifica », Le théâtre de Lisieux, du 27 septembre au 27 décembre 2014.

 

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