Etoile, flocon, acier : la montagne revisitée par la vidéo

Les quatre vidéastes Gaëlle Boucand, Dorian Degoutte, Edouard Decam et Marine Hugonnier réunis au Centre d’Art s’interrogent sur les conditions de connaissance et les types de regards qui peuvent se porter sur la montagne d’aujourd’hui et au moment où elle est devenue un territoire marqué par une forte colonisation humaine, architecturale et technologique.

Les artistes ont le mérite d’échapper au format documentaire classique. Avec des caméras de différents modèles ils modifient la perception du paysage. Gaëlle Boucand au moyen d’une approche télescopique sur une communauté autochtone en station durant l’intersaison, Edouard Decam selon une vision surannée en 16 mm d’une station astronomique en haute montagne ; Marine Hugonnier par une fiction sur la fermeture définitive d’un lieu des Alpes créent des narrations où la critique passe avant tout par des partis-pris formels ambitieux.

Les images et les points de vue renvoient aux représentations culturelles et stéréotypes de la montagne en multipliant souvenirs, métaphores, épuisement de l’espace. Par des panoramas, travellings les dimensions spatiales et temporelles sont suspendues. Elles s’ouvrent plus à la fiction qu’au document. Les quatre artistes traversent la montagne selon des trajets à la fois géopolitiques, aléatoires et fictionnels. Leurs vidéos sont des expériences et des expérimentations où la montagne est aussi multiple qu’une. Elle fait remonter aux origines de l’humanité. Preuve qu’il n'y a rien de bien nouveau sous le soleil même si la présence des hommes crée des totems d’acier sous forme d’infrastructures dont les street-artistes ne se sont pas encore emparés tant le froid est parfois vif.

Jean-Paul Gavard-Perret

 

Première étoile, dernier flocon (versant vidéo),  été 2017, avec les films de Gaëlle Boucand, Dorian Degoutte, Edouard Decam et Marine Hugonnier.

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