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Le Tasse : Biographie

Vie et œuvre de Le Tasse (1544-1595).

Torquato Tasso naquit à Sorrente près de Naples. Son père, poète lui-même, ne lui laissa d'autre héritage que son amour pour la poésie. À dix-huit ans, le Tasse composa l'Aminta, drame pastoral qui lui fit une brillante réputation. Peu après, il commença sa grande épopée, la Jérusalem délivrée. Dix chants étaient achevés et répandus dans des copies recherchées avec enthousiasme, lorsque Le Tasse accompagna en France le cardinal Louis d'Este, légat de Grégoire XIII. L'auteur de la Jérusalem délivrée obtint à la cour de Charles IX un accueil empressé, qui s'explique par le rôle glorieux que jouent les Français dans son ouvrage. En 1575, après douze années de travail, la Jérusalem délivrée parut en entier.



Le premier mérite du Tasse est d'avoir choisi le plus beau sujet qui puisse échauffer le génie d'un poète moderne. Tous les peuples chrétiens, réunis pour reconquérir la cité témoin de nos plus saints mystères, la lutte de la société chrétienne contre la barbarie musulmane, un tel sujet surpasse en grandeur celui de l'Iliade et de L'Enéide. Le Tasse excelle dans la description des batailles et des combats singuliers.

 

« La Jérusalem délivrée, dit Chateaubriand,est .surtout le poème des soldats : il respire la valeur et la gloire, et semble écrit au milieu des camps, sur un bouclier. »

 

Le temps qui sape la réputation des ouvrages médiocres, a assuré celle du Tasse : son poème, comme celui d'Homère, a trouvé des rapsodes, et, par les nuits d'été, les gondoliers de Venise s'appellent et se répondent en chantant la mort de Clorinde ou le combat d'Argant et de Tancrède.

 

Le Tasse, disgracié par Alphonse II, duc de Ferrare, erra longtemps dans plusieurs villes d'Italie, luttant contre l'indigence. En 1595, Clément VIII voulut renouveler pour lui la cérémonie du triomphe au Capitole et lui écrivit : « Venez honorer cette couronne qui a honoré tous ceux qui l'ont portée avant vous. »

 

Le Tasse, saisi par de sombres pressentiments, s'écria : « C'est un cercueil qu'il me faut. » Il ne se trompait pas ; il mourut la veille du jour choisi pour son triomphe, et la couronne qui devait orner sa tête fut déposée sur son tombeau.

 

Les derniers jours du poète avaient été sanctifiés par le recueillement et la prière, au couvent de Saint-Onuphre, à Rome,

 

[Histoire littéraire, imp. de L. Odieuvre, 1897]

 

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