Biographies d'écrivains de tous temps et de tous pays.

Madame de Maintenon : Biographie

Vie et œuvre de Madame de Maintenon (1635-1719).

Françoise d'Aubigné, marquise de Maintenon, née à Niort d'une famille calviniste, éprouva dans su longue existence toutes les vicissitudes de la fortune : mais dans les diverses situations où elle se trouva, elle fit preuve d'un caractère supérieur aux événements, et elle demeura constamment fidèle à la religion catholique qu'elle avait de bonne heure embrassée. Elle fit son abjuration aux Ursulines de Niort, et acheva son éducation au grand couvent des Ursulines de Paris. 



Veuve à vingt-cinq ans, du poète Scarron, elle sollicita longtemps de Louis XIV une modeste pension dont son mari avait joui. Informé enfin de son mérite et de ses vertus, le roi, non seulement accéda à sa demande, mais encore il l'admit à la cour, lui donna la place de dame d'atours de la Dauphine, et pensa bientôt à l'élever plus haut.

 

La reine Marie-Thérèse venait de mourir, 1683 ; le roi résolut de l'épouser, et le mariage fut béni secrètement par l'archevêque de Paris, en 1685. Madame de Maintenon regarda sa faveur comme un fardeau que la bienfaisance seule pouvait rendre léger ; jamais elle n'oublia ni ses amis, ni les pauvres.

 

À sa sollicitation, Louis XIV fonda en 1686, à Saint-Cyr, une maison religieuse pour élever et instruire gratuitement trois cents jeunes filles nobles. Madame de. Maintenon donna à cet établissement toute sa fortune, et bientôt l'éducation de Saint-Cyr devint, sous ses yeux, un modèle de l'éducation publique.

 

À la mort du roi, elle s'y retira entièrement, et, jusqu'à l'âge de quatre-vingt-deux ans, elle y donna l'exemple de toutes les vertus, instruisant les novices et partageant avec les maitresses, les travaux de l'enseignement.

 

« La fondatrice de Saint-Cyr est une des gloires de la France et de son sexe : sans l'ascendant qu'elle exerça sur Racine, nous n'aurions jamais eu ni Esther, ni Athalie ; elle partage avec madame de Sévigné le privilège d'être comptée parmi nos meilleurs écrivains. On lit dans le Mémoriel de Sainte-Hélène que Napoléon préférait les lettres de madame de Maintenon à celles de Madame de Sévigné, "parce qu'elles disent plus de choses". Madame de Maintenon dit en effet plus de choses : mais elle n'a pas le charme incomparable de madame de Sévigné : ce n'est point cette imagination mobile et brillante, cet esprit, ce cœur qui débordent. Dans madame de Maintenon, c'est le jugement qui domine ; l'imagination paraît peu ; son cœur ne se répand jamais ; son esprit se contient : il est au fond plutôt qu'à la surface de son style. » (Valéry Radot)

 

Les Lettres sur l'éducation des filles, les Entretiens sur l'éducation et les Conseils aux jeunes filles sont des ouvrages dont la lecture doit être recommandée aux jeunes personnes.

 

[Histoire littéraire, imp. de L. Odieuvre, 1897]

 

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