Roland Jaccard, Station terminale : L'être et le néant

Soyons clair, pour cette chronique je manque totalement de partialité. Rien d’exceptionnel me direz-vous vu que beaucoup de critiques ou chroniqueurs le sont aussi, mais se gardent bien de le dire. 

J’ai choisi de parler du dernier livre d’un ami, d’un homme que j’aime et que j’admire. Et pourquoi pas me direz-vous ? Merci de votre compréhension.  Vous l’aurez constaté, je fais les questions – réponses ce qui clos directement toute discussion. 

Le livre en question est Station Terminal de l’ami Roland Jaccard sorti le 2 mars 2017 chez l’excellent Serge Safran.

Sorte de testament d’un homme, d’un auteur ayant marqué de son empreinte les dernières décennies. Elève de Cioran, ancien collaborateur du Monde des livres, co-fondateur de Causeur, admirateur de Louise Brooks, mais surtout auteur d’une bonne dizaine de livres dont certains sont des carnets de vie comme « Lou », « Journal d’un Oisif », etc., et d’autres des essais plus pointu sur Wittgenstein ou encore Freud.

Station Terminale c’est la découverte du carnet intime de Roland récemment décédé (un suicide on suppose, on l’espère), découvert par un frère imaginaire, un double. Frère qui ne ressemble en rien à Roland. Frère à la vie totalement différente. Quand Roland  est  tout à sa vie parisienne, l’autre à une existence bien rangé avec femme et enfants à Lausanne. Quand l’un vie, voyage, baise, l’autre survit sa vie de petit notaire de province. Ce journal est aussi l’occasion de croiser les amis David Di Nota, Gabriel Matzneff, Fréderic Beigbeder, mais surtout les femmes tellement indispensables dans la vie de Roland. Marie (compagne actuelle de Roland)  y occupe d’ailleurs une place de choix.

En parcourant ce « journal intime » le frère/double ne peut s’empêcher de commenter chaque passage. Jalousie face à une existence bien remplie faite de rencontres et de femmes ou simple envie de faire partie de la vie de celui qu’il connaissait tellement peu en fait ?

Un livre tout en réalisme dans le style si agréable développé par l’ami Jaccard depuis tant d’années. Livre qui espérons-le, malgré son titre et son contenu ne sera pas le dernier.

 

Eric Neirynck

Roland Jaccard, Station Terminale, Serge Safran éditeur, mars 2017, 160 pages, 15,90 €

 

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