Chloé Thomas : précis de (dé)composition

Le fredon est un ornement mélodique sans forme rigoureusement déterminée et sans signe spécial de notation. Il est choisi pour mettre en pierre d'achoppement ce roman virtuose qui se termine dans les sons et les langues des forêts et du monde minéral et végétal au moment  où la narratrice accède à un seul vérité nue : La musique n’a jamais existé.
Pour le prouver l'auteure décrit autant une défaite existentielle qu'une paradoxale libération là où la perte de la musique, fait de Constance, pianiste virtuose, son constat puisque il m’est impossible de dater exactement la perte, dit-elle.
Trahie par l’illusion redoutable d’un don et par l’admiration, l’amitié et la jalousie des autres, cette femme rappelle que  son art est l’accomplissement d’un savoir dans une action. Et lorsque cette dernière rate jaillit, la vision d'une courbe  dessine descente et ascension. Mais une telle fiction devient transcription de divers mouvements.

Jean-Paul Gavard-Perret

Chloé Thomas, Fredon, P.O.L, mars 2024, 290 p.-, 20€

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