Frédéric Valabrègue résiste

Dans ce récit autobiographique, Frédéric Valabrègue compose une fresque morcelée traversé par plusieurs bouches et plusieurs époques.
Nina Violetti est le pseudonyme de sa grand-mère qui servait de modèle nu à son compagnon dessinateur. Valabrègue connut sa vie et s'est nourri du goût pour le désordre de cette mamie qui l'entraina avec ses frères et sœurs dans ses jeux dangereux. 
L'auteur en fut abasourdi. Il en crée la chronique d’une fascination née  par le caractère explosif et insurrectionnel de cette femme jusqu'à son déclin. L’artiste Louis Pon et sa compagne ont créé un univers de  refus et des digues contre l'existence subie.
Ils ont fui de plus en plus loin pour bricoler un vie sans contraintes pas plus que les arts n’était pas sous le contrôle des institutions : Nous préférions que l’artiste soit plus près du voyou que du professeur, écrit l'auteur. Nina Violetti en sa géographie marginale de Haute-Provence sous l’emprise religieuse, l’arrogance bourgeoise,  la surveillance policière.a donc tenu une décennie, de 1964 à 1974.
La trame essentielle et existentielle d'une telle femme est restée verticale dans l’esprit et un choix qui s'est inscrit en conséquence de manière moins évidente. Exit la rationalité franco-française pour opter pour un chemin accepté mais tout en évitant les coudes, les ravins, les vertiges jusqu'à mépriser un binaire étouffant. 

Jean-Paul Gavard-Perret

Frédéric Valabrègue, Nina Violetti,  P.O.L, avril 2024, 432 p.-, 24€

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