L’Esprit du camp, tome 1

Une colonie de vacance. Des gamins qui braillent. La chaleur de l'été. Une monitrice qui rêverait d’être ailleurs. Nostalgie et mystère au camp du lac de l’ours.

L’été s’annonce exécrable pour Élodie ! Sa mère l’oblige à travailler comme monitrice au camp du lac de l’ours. Imaginez un instant : six semaines en pleine forêt, à devoir se coltiner des mômes en furie, des collègues qu’elle ne connait pas, et un directeur inquiétant. Les vacances sont fichues… Sauf qu’après une période d’adaptation, Élodie finit par s’intégrer. Les gamins sont attachants et elle se fait même une copine parmi les moniteurs. Tabarnak !

Les jolies colonies de vacances

Michel Falardeau, le scénariste, distille ici une intrigue qui mêle nostalgie et finesse. Nostalgie parce que L’Esprit du camp invoque inévitablement les souvenirs et les clichés des colonies de vacances : le feu de camp, la chasse aux trésors, les gosses intenables et les dortoirs en bazar… Il y a un petit côté vécu tout à fait attirant dans cette histoire, si bien qu’on ne peut que ressentir de la compassion pour Élodie dans son Enfer.

D’autant plus que Michel Falardeau écrit des dialogues savoureux et tendres, qui contribuent grandement au succès de L’Esprit du camp. Et puis il y a l’accent canadien, aussi délicieux à l’œil qu’à l’oreille. Ça, c’est pour le versant « lumineux » de ce premier tome.

 

 

Il y a quelque chose de pourri au lac de l’ours

Larvé au cœur de l’intrigue, il y a tout un pan de l’histoire plus sombre. Plus noir. Plus étrange. Que ce soit le directeur, particulièrement inquiétant par moment, ou bien cette étrange légende de fantômes dans la forêt.

Malin, Michel Falardeau ne tranche pas, ne décide pas quel chemin va prendre cet aspect de l’histoire. Il effleure les idées, sans jamais les asséner. Si bien que on est tenu en haleine jusqu’au bout. Car tout peut basculer d’un coup. Qu’est-il réellement ce directeur bizarre ? La forêt est-elle hantée ? Si oui, par quoi ? Pour un peu, ce serait presque Twin Peaks en forêt canadienne…

Et ce fragile équilibre entre insouciance et cette tension, palpable, est un des autres points positifs de L’Esprit du camp. Disons que le plaisir de lecture n’est pas uniquement un plaisir nostalgique, il y a autre chose, comme un jeu grave permanent avec le lecteur qui m’a beaucoup plu et qui me fait attendre le tome 2 avec impatience.

Une excellente surprise, un album original et surprenant.

 

 

► Et maintenant ? Lisez ma chronique de Hasard et Destinée !

 

Stéphane Le Troëdec

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Les références

Michel Falardeau (scénario et dessin)

L’Esprit du camp, tome 1

Édité en France par Lounak Éditions (12 mai 2017)

15,50 €

104 pages couleurs, papier glacé, couverture cartonnée

EAN : 9782924648100

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