De sa naissance par ciel orageux dans le Massachusetts jusqu’à sa mort à Paris, la vie de Bette Davis n’a été qu’une infatigable lutte.
Sa famille est pour le moins sans débordement d'amour mais à mesure que la petite Betty grandit  elle prend conscience de sa beauté. Sa tante, après avoir lu La Cousine Bette de Balzac, lui avait conseillé de changer l’orthographe de son prénom pour sortir du lot. Son père, dans une de ces rares lettres, s’était moqué de  cette idée mais elle s’était  mise à signer son prénom avec "e" et dès son premier bal d'école les garçons se bousculèrent pour danser  avec elle.
Exigeante envers elle comme actrice, mère, amante, elle travaille dur et  défend l’image d’une femme libérée du glamour d’Hollywood, des contrats des studios, des clichés sur la ménagère made in USA.
Comme le rappelle Anne-Capucine Blot, procès, ruptures, crises de colère font de Bette Davis un nouveau genre d’actrice.  Ce qu'elle veut elle l'obtient  - sinon elle part en claquant la porte des studios. Elle fut réputée pour fatiguer maris et réalisateurs, tout autant pour le pire que le meilleur. Dans le second cas son acharnement fit d'elle l'incarnation de personnages mythologiques de l'histoire du 7ème art : L’Insoumise, Élisabeth d’Angleterre ou Eve.
Toute sa vie au théâtre comme au cinéma, avec ses amants et maris elle ne quitta jamais son perfectionnisme ni sa quête d'un bonheur impossible, d'autant que pour l'atteindre elle ne prit pas forcément le bon bout.

Jean-Paul Gavard-Perret

Anne-Capucine Blot, Bette Davis - Fatiguée d'être moi, Capricci, juin 2023, 220 p.-,  11,50 €