Christian Bobin ou le poète habile

Christian Bobin désigna sa poésie passion de langue simple comme si aucune posture disparaît. Sinon pour médiatiser du léger qui participe à la mise à distance du réel immédiat, muet.
Sa paradoxale recherche d’une alliance verbalisée avec ce-qui-est n’est pas sans caresser, avec discrétion, l’effusion lyrique, même si l’extase bucolique et le pathos sentimental restent diffus.
Si bien que pour certains Bobin est devenu le spécialiste de l’innommable qu’il ouvrait dans ce premier livre (1990) réédité par Fata Morgana.
Reste que cette poésie sonne sinon faux, du moins peu. Bobin veut penser sans complexité, voire sans se heurter à de déroutantes apories. Existe en lui un aspect  Passepartout capable de fabriquer tant de bonnes consciences.

Jean-Paul Gavard-Perret

Christian Bobin, La vie passante, Fata Morgana, juin 2024, 48 p.-, 14€

Sur le même thème

Aucun commentaire pour ce contenu.