Ghost, tome 2 – Le boucher dans la ville blanche

Le fantôme d’Elisa Cameron défend la ville de Chicago contre les invasions démoniaques. Seulement, Elisa n’a aucun souvenir de son existence en tant que mortelle. Alors quand elle met la main sur un démon qui prétend pouvoir l’éclairer sur son passé, Elisa décide de mettre de côté ses convictions et de l’aider à trouver un nouveau corps à posséder…

 

Disons-le tout net : le premier tome de Ghost était loin de m’avoir séduit. L’intrigue poussive et confuse m’avait énormément déçue, au point que je ne reconnaisse pas la scénariste Kelly Sue Deconnick, d’ordinaire bien mieux inspirée (Pretty Deadly, tout de même). Et même les dessins de Phil Noto, dessinateur que j’apprécie d’habitude, n’avaient pas réussi à rattraper le coup.

C’est dire donc à quel point j’attendais ce tome deux comme celui de la revanche. Qu’en gros j’attendais ici que les auteurs récupèrent le coup. Et malheureusement, si ce deuxième volet est bien plus réussi que le premier, c’est loin d’être la panacée.

 

Les deux scénaristes, Kelly Sue DeConnick donc et Chris Sebela, écrivent ici un récit complet qui se déroule juste après les événements du premier tome, qu’il vaut mieux avoir lu. D’un côté, nous avons les amis humains de Ghost qui se retrouvent aux prises avec un tueur en série surnaturel. De l’autre, Ghost file un coup de main à un démon, espérant qu’il éclaire ses origines. La première histoire est traitée de manière très classique, sans aucune surprise. La seconde m’a un peu plus dérangée, dans la mesure où j’ai trouvé que l’argument était bien mince. Que Ghost veuille à ce point connaître ses origines, quitte à renier ce pour quoi elle lutte m’a semblé plutôt incohérent. Sinon, passé ces détails, le récit se laisse lire agréablement, mais sans se distinguer de la moyenne de la production de comic books. Du moins, pas autant qu’on le voudrait.

 

Heureusement, il y a Ryan Sook aux dessins. L’artiste qu’on voit trop peu à mon goût livre deux jolis épisodes (sur quatre), et on le sent particulièrement à l’aise dès qu’il s’agit de représenter l’héroïne. Il est remplacé par Geraldo Borges qui ne démérite pas et essaie de calquer son dessin sur celui de Sook. Bien sûr, c’est tout de suite moins bon, mais au moins il y a une certaine continuité dans le style d’un épisode à l’autre. Reste que j’aurais bien aimé une représentation des démons un peu moins stéréotypée : là, clairement, c’est beaucoup moins inspiré à tel point que, question design, on se croirait par moment dans un mauvais épisode Buffy contre les vampires (comme souvent quand les américains tentent de représenter des démons, vous avez remarqué ?). Dommage.

 

S’il y a de l’idée, si on ressent le potentiel de la série, on a l’impression que ni DeConnick ni Sebela n’arrivent à trouver le ton juste. Le départ de Ryan Sook au bout de deux épisodes n’arrange rien, même si Borges fait le job. Bref, si ce nouveau tome se laisse lire agréablement, on le referme avec l’impression que ce relaunch rate le coche.

Pas mauvais, mais anecdotique.

 

 

Stéphane Le Troëdec

 

 

 

Kelly Sue DeConnick (scénario), Ryan Sook et Geraldo Borges (dessins)

Ghost, tome 2 – Le boucher dans la ville blanche

Édité en France par Glénat (9 mars 2016)

Collection Comics

112 pages

14,95 euros

ISBN : 9782344012055

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