Casanova franc-maçon

Giacomo – Jean-Jacques, en français – Casanova (1725-1798) est un célèbre aventurier et écrivain politique de la République de Venise. Ce que souligne fort justement Jean-Claude Haux, en précisant que Casanova est né pratiquement en même temps que la franc-maçonnerie.
Après avoir rapidement dressé le tableau de la présence de la franc-maçonnerie à compter du 24 juin 1717, en Angleterre puis en France, où les francs-maçons subirent quelques tracasseries de la part du cardinal Fleury (1653-1743) principal ministre du jeune roi Louis XV de 1726 jusqu’à sa naissance au ciel, l’auteur rappelle que les Loges volantes, en réalité les loges militaires qui, en accompagnant les troupes en campagne, essaimaient, au grès des villes de garnison, et participaient ainsi au développement de l’Art Royal. Prenant pour exemple, Choderlos de Laclos, auteur des Liaisons dangereuses, aide-major au régiment d’artillerie du royaume de France Toul artillerie et membre de La loge dudit régiment. Et si pendant les Lumières les idées circulent et se diffusent, la Franc-Maçonnerie en est un vecteur. Rappelons que Giacomo Casanova semble avoir eu plusieurs vies, prêtres, soldat, musicien, joueur et amateur du beau sexe. La vivacité de ses passions et la fougue de son caractère l’entraînèrent du reste dans moult aventures qui, à la une suite de scandales et plusieurs intrigues amoureuses, lui valurent d’être chassé du séminaire, et de subir même un emprisonnement.
Jean-Claude Hauc révèle d’ailleurs que la fraternité maçonnique n’était pas un vain mot à l’époque concernant le domaine du plaisir. Et de citer quelques croustillants exemples, avec John Murray en 1755 ou encore Madame Morin qui va aider le libertin Casanova à approcher sa jolie nièce ainsi qu’au sein de la Loge Saint-Jean de Jérusalem que Casanova semble avoir fréquenté le plus souvent et où il trouvait de nombreuses victimes potentielles. Il parcourt l’Italie, la Turquie, les îles grecques, la France avec des passages à Lyon et des séjours à Paris.
L’auteur nous rappelle où, quand et comment Casanova reçu la lumière au sein de la Loge Amitié ou Les Amis Choisis, l’une des trois loges qui existait alors à l’Orient de Lyon. Citant Histoire de ma vie, un des ouvrages de Giacomo Casanova et où puise l’auteur pour nous retracer la vie palpitante de l’aventurier : Un respectable personnage, que j’ai connu chez M. de Rochebaron, me procura la grâce d’être admis parmi ceux qui voient la lumière. Je suis devenu franc-maçon apprenti. Deux mois après j’ai reçu à Paris le second grade, et quelques mois après le troisième, qui est la maîtrise. C’est le suprême. Tous les autres titres que dans la suite du temps on m’a fait prendre sont des inventions agréables, qui quoique symboliques n’ajoutent rien à la dignité de maître
Mais aussi que Casanova espérait la célébrité à travers l’édition de Icosameron – Voyage au centre de la terre qui relate une exploration intérieure, un récit initiatique hors du commun. Une œuvre magistrale et originale toutefois publiée à 366 exemplaires à l’imprimerie de l’école normale, à Prague, où il est le plus grand mal à trouver des souscripteurs, pour la plupart des Frères.
L’ouvrage s’achève par l’illustration de la stèle funéraire de Casanova à Dux, en Bohême, dans le château d’un autre franc-maçon, le comte de Waldstein. Ainsi que par les ouvrages consultés par l’auteur. Pour tous, le nom de Giacomo Casanova restera au panthéon de l’histoire des grands de ce monde.

CBC

Jean-Claude Hauc, Casanova, franc-maçon, coll. La Bleu-Turquin, Éditions Douro, janvier 2023, 66 p.-, 17€

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