Chaque début d’épisode d’Evil Empire démarre par un bref aperçu du futur désespéré. Max Bemis en dit juste assez pour titiller l’imagination, sans forcément donner plus d’informations. On comprend que le Mal a gagné, que les États-Unis sont devenus une dictature raciste et violente. Reste alors à savoir comment on en est arrivé là… Et c’est précisément le sujet d’Evil Empire ! L’essentiel de chaque épisode consiste en un flash-back de 25 ans en arrière, pour suivre le cours des événements. Attention, un conseil : ne feuilletez pas les pages de l’album, vous pourriez vous gâcher quelques jolies surprises.

Andrea Mutti est un excellent choix pour illustrer ce récit. Il s’adapte parfaitement aux différentes ambiances de l’intrigue. Gros point positif : on distingue parfaitement les différents personnages, bien reconnaissables. Joli travail aussi sur la narration et l’agencement des cases, qui suivent bien le rythme de l’action quand il le faut.

Si l’intrigue met un peu de temps à se lancer (sentiment renforcé par le fait que l’histoire est des plus surprenantes), Evil Empire atteint rapidement son rythme de croisière une fois passé les premières pages. On tient là un récit d’anticipation étonnant et passionnant, et surtout rythmé de coups de théâtre bien vus.

Tour à tour anticipation politique et critique féroce des États-Unis, Evil Empire intrigue. Si vous en avez assez des justiciers en collants, voilà une alternative rafraîchissante. Nouvelle bonne pioche donc pour la collection Comics de Glénat (qui décidément, s'avère globalement d'une très grande qualité). Reste à attendre le tome 2 pour savoir si toutes ces bonnes intentions se confirment dans la durée.

Stéphane Le Troëdec

Max Bemis (scénario), Andrea Mutti (dessins)

Evil Empire, tome 1 – Nous le peuple !

Édité en France par Glénat (3 février 2016)

Collection Comics

128 pages couleurs, papier glacé, couverture cartonnée

14,95 euros

EAN : 9782344012031