Guillaume Decourt  : voyage en absurdie

Dans un made in USA qui rappelle un film bien oublié de Jean-Luc Godard, Decourt  habille sa dérive de pastiches teintées de dérision afin d'éviter le tragique. Le poème devient dès lors une fiction plus vraie que nature.
Se retrouvent une carpe dans la baignoire d'une prostituée chinoise, un bouddha réduit à ce qu'il est (à savoir un cochon paillard), une sainte bible dans le tiroir d'une chambre d'un Motel 6  à la réceptionniste aimable ou encore un natif de Paris, Texas.
La transe "Americana"  avance ainsi par sauts et gambades entre princesses et princes LGBDT et de bonnes grillades. Liquette au clou et seins au sable sur un ciel mauve, fond tabac et sous les maillots de Nylon, des viandes belles s'étalent.
Grâce à ses poèmes narratifs, l'auteur jouxte au plus près la vérité humaine de ceux dont la nature  est si faible que rien ne peut les influencer. Ils se croient libres, mais  sont envoûtés -  par eux-mêmes

Jean-Paul Gavard-Perret

Guillaume Decourt, Le bonjour de Christopher Graham, coll. Freaks, éditions Aethiladès, avril 2023, 72 p.-, 1€6

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