Palinodie autofictive d'Albin Bis

Chaque entête de chapitre  de ce livre annonce l’histoire d’un billet quotidien. Des personnages plus ou moins figurants tentent d'y flirter avec le réel et l'auteur relate les détails les plus élémentaires de leur existence dans une sorte de bric-à-brac qui collent au présent qui est ici partout en tel qu'il est :  en désordre. Le tout en un style volontairement déstructuré là où l'esprit (du lecteur) est déjoué.
Albin qui est autant l'auteur que le héros du livre suit le mouvement non sans peine et le bulletin devient la forme idéale en ces fragments plus ou moins naturalistes où si l’aphorisme et la métaphore règnent l'auteur n'arrête pas de chercher le mot juste ou juste un mot dans un style foutraque, humoristique et plein d'autodérision.
L’auteur donner ainsi une suite à son premier livre paru en 2013 chez le même éditeur et même si dans ce second opus il refuse obstinément de s’améliorer, afin de satisfaire aux attentes de son éditeur. Il préfère se plaindre à souhait d'autant que – si on le croyait – on imaginerait facilement qu'il a plus de souvenirs que si s'il avait mille ans. D'ailleurs il paraît qu'il se dit mort mais il  n'en est pas tout à fait convaincu même si eu égard à certaines de ses actions  (tirer sur la bride de Riquita, son impétueux escargot d'attelage par exemple) laisse un doute sinon sur son existence du moins sa nature.

Jean-Paul Gavard-Perret

Albin Bis, Albin saison 2, éditions Louise Bottu,  juillet 2017,  164 p.-, 14€

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