Secret Identities

La Ligne de Front, une équipe composée de sept super-héros, vient de repousser le satanique Perdition et une invasion de démons. Depuis quelques temps, le groupe peut compter sur l’aide de Crosswind, au point qu’il devient vite le huitième membre. Seulement, les membres de la Ligne de Front cachent tous un secret aux autres : Rundown utilise sa super-vitesse pour mener une double vie, le frère de Gaijin est à la tête de la mafia japonaise à New York, Hulot est un justicier nocturne obligé de se nourrir de l’énergie vitale d’êtres vivants… Mais c’est bien Crosswind qui cache le plus lourd secret : en réalité, il n’est pas un super-héros mais un super-vilain envoyé par un mystérieux commanditaire pour détruire la Ligne de Front de l’intérieur !

 

En 1964, dans Avengers n°9, le Baron Zémo, un criminel nazi, imagine un nouveau plan génial pour détruire les Avengers : infiltrer une taupe chez les plus puissants héros de la Terre pour piéger les super-héros. Évidemment, Wonder Man finit par se retourner contre Zémo et vole au secours de Captain America et Cie. Dans Secret Identities, Jay Faerber et Brian Joines reprennent à leur compte cette idée pour la moderniser et la développer.

 

Secret Identities nous invite donc à découvrir les coulisses d’une équipe de super-héros un peu particulière, puisque chaque membre dissimule aux autres un secret plus ou moins inavouable. Cette astuce permet d’éviter que la Ligne de Front ne soit un peu trop lisse. En plus d’ajouter un peu de profondeur aux personnages, il s’agit bien de pimenter à l’intrigue, puisqu’on prend réellement plaisir à découvrir les défauts des personnages.

 

Il y a beaucoup de bonnes choses dans Secret Identities. Certes, les personnages ne sont pas aussi célèbres que leurs homologues de chez DC ou Marvel. Mais du coup on a vraiment l’impression que tout peut arriver. Jay Faerber et Brian Joines ont pris un malin plaisir à concevoir des personnages qui ressemblent à des mélanges réussis d’autres super-héros des grands éditeurs. « Hulot », par exemple, est un croisement totalement improbable entre Batman, The Shadow et Spider-Man. Le talent des scénaristes est de rendre cela parfaitement digeste. Et comme en plus un grand soin a été apporté à leur design, on ne peut qu’être séduit.

 

L’autre grand atout de Secret Identities, ce sont les dessins. Ilias Kyriasis parvient à donner à chaque personnage le ton parfaitement juste et sa posture propre. Son trait m’a parfois fait penser à celui de Mahmud Asrar. Il y a de nombreux personnages, mais aucun ne ressemble aux autres, et on les identifie facilement.

 

Récit complet ramassé sur sept petits épisodes, Secret Identities réussit le tour de force de compiler le meilleur des groupes de super-héros tels on les écrivait dans les années 70 et 80. Sans les inconvénients d’une continuité trop lourde. Secret Identities rappelle aussi par certains aspects la première série Thunderbolts. Au point qu’en refermant l’album, on se dit qu’on aurait bien repris quelques épisodes de plus. Si vous aimez le genre super-héroïque, ne passez pas à côté.

 

 

Stéphane Le Troëdec

 

 

 

Jay Faerber, Brian Joines (scénario), Ilias Kyriasis (dessin)

Secret Identities

Édité en France par Glénat (7 septembre 2016)

Traduit par Philippe Touboul

Collection Comics

208 pages couleurs, papier glacé, couverture cartonnée

15,95 euros

ISBN : 9782344017654

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