Nailbiter, tome 2 – Les liens du sang

Buckaroo, petite bourgade perdue dans la campagne et qui a donné naissance à seize des plus célèbres tueurs en série des États-Unis. L’inspecteur Nicholas Finch poursuit toujours son enquête : élucider le mystère de Buckaroo… Grâce aux informations découvertes dans les dossiers de son ami, collègue et victime, Finch se rend dans une maison à l’écart de la ville. Une maison qui pourrait bien être la demeure d’un psychopathe…

 

C’est avec beaucoup de curiosité que j’attendais ce tome 2. Après un premier album surprenant et haletant, je me demandais si le scénariste, Joshua Williamson, allait parvenir à tenir le rythme. Et surtout, est-ce que son idée de départ (une petite ville étrange et berceau des plus grands tueurs en série américains) était assez forte pour tenir la série sur plus de quelques épisodes ?

 

Réponse : oui.

 

Williamson semble avoir vraiment choisi le rythme de la série télé moderne pour développer son intrigue. Comprendre qu’il alterne les épisodes « mythologiques » (en gros, ceux qui font avancer l’intrigue) avec des récits complets, anecdotiques peut-être, mais qui viennent enrichir la toile de fond générale. À ce sujet, les deux premiers épisodes de ce recueil sont passionnants. Dans le premier, nous faisons la connaissance avec une jeune femme enceinte venue faire accoucher son enfant dans la « ville des serial killers »… ou comment illustrer, de manière extrême, la fameuse expression d’Andy Warhol.

 

Le second épisode est très amusant, puisqu’il met en scène un scénariste de la Marvel, Brian Michael Bendis, venu chercher l’inspiration à Buckaroo pour écrire un comic-book… Une mise en abîme jouissive, qu’on admire ou pas le travail de Bendis. Et comme, en plus, la mise en page pastiche celle de la star de Marvel, c’est enlevé et drôle.

 

Ensuite, dans les épisodes suivants, fini de jouer. Williamson revient sur l’intrigue générale, et nous retrouvons l’inspecteur Finch, pour une enquête inquiétante, qui fait encore avancer l’histoire un peu plus. Williamson ne grille pas toutes ses cartouches, loin de là. Il se paie même le luxe de ne pas trop utiliser le personnage de Nailbiter. Ou alors le temps d’une seule scène, absolument glaçante.

 

Il y a dans la mise en page du dessinateur Mike Henderson quelque chose qui fonctionne ici parfaitement, une maîtrise de la tension particulièrement efficace. La plupart des scènes dures (ou gores, juste comme il faut) sont particulièrement bien amenées.

 

Avec ce tome 2, Nailbiter confirme qu’on tient là un thriller passionnant, maîtrisé et particulièrement efficace. La série évite pour le moment le piège « Dexter », c'est-à-dire de faire de son personnage principal psychopathe un pantin peu crédible. Sur ces deux premiers tomes, c’est un sans-faute dans un genre particulièrement compliqué à mettre en image. Jouissif.

 

 

Stéphane Le Troëdec

 

 

Lire la critique de Nailbiter, tome 1

 

Joshua Williamson (scénario) et Mike Henderson (dessin)

Nailbiter, tome 2 – Les liens du sang

Édité en France par Glénat (28 septembre 2016)

Traduit par Philippe Touboul

Collection Comics

128 pages couleurs, papier glacé, couverture rigide

15,95 euros

ISBN : 9782344017661
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