Venom - La Naissance du mal

En 2007, dans Spider-Man 3, Sam Raimi mettait en scène un des super-vilains Marvel les plus populaires : Venom. Un an plus tard, l’éditeur revenait sur les origines du personnage apparu dans un premier temps dans les Guerres Secrètes de 1984, puis dans les pages de la série Amazing Spider-Man en 1988, sous son apparence définitive.


Flash-back. Pendant les Guerres Secrètes, Spider-Man récupère un nouveau costume noir sur une planète extra-terrestre. À son retour sur Terre, il comprend que ce costume est en réalité un parasite. La créature alien s’est attachée à lui, et une fois rejetée, elle essaie de se venger de son ancien « propriétaire ». Spider-Man parvient à  se défaire de la bestiole. On ne devait à priori plus jamais entendre parler d’elle. Sauf qu’en fait, elle s’est trouvé un nouveau propriétaire : Eddie Brock, un psychopathe. Les deux êtres fusionnent alors pour devenir un monstre cauchemardesque, Venom, qui ne rêve que d’une chose : détruire Spider-Man !


La Naissance du mal précise le passé du fameux Eddie Brock, de son enfance jusqu’à son premier combat contre Spider-Man. Le scénariste Zeb Wells cherche à la fois à étoffer le personnage mais en même temps doit faire la synthèse d’informations dispersées dans différents épisodes. Seul problème, Wells laisse de côté certains points du passé de Brock comme par exemple son cancer. Étonnant.


On retrouve Angel Medina aux dessins, et ce n’est pas une surprise. L’artiste a longtemps travaillé sur la saga Spawn de Todd McFarlane, dessinateur dont Medina s’est souvent inspiré, et qui a créé en quelque sorte le design de Venom en 1988. Son style colle donc plutôt bien au projet. Un peu comme Wells, Medina semble oublier lui aussi quelques détails, et modifie énormément l’aspect de personnages qui ont déjà été représentés par le passé (le père et la copine d’Eddie Brock). On serait dans un reboot avoué du personnage pourquoi pas : là, on a un peu le sentiment qu’on abandonne toute cohérence.


Mais le récit fonctionne plutôt bien. La première moitié de l’histoire apporte réellement son lot d’informations inédites. Dans la seconde partie, Wells se contente d’écrire un contre-champ des épisodes d’Amazing Spider-Man signés David Michelinie. Comprendre qu’on y vit l’affrontement Spider-Man/Venom du côté de ce dernier, là où Michelinie nous plaçait derrière Spider-Man. Intéressant, mais rien de vraiment neuf.


Si vous ne connaissez pas bien Venom, La Naissance du mal propose une synthèse plutôt satisfaisante du personnage. Si vous êtes un vieux routard de l’univers Marvel, il va y avoir quelques passages assez durs à digérer, dans la mesure où Wells et Medina modifient l’histoire et l’aspect de certains éléments ou personnages secondaires. Pour ma part, j'ai surtout eu une grosse envie de relire les Guerres Secrètes et les épisodes originels de Michelinie : tous deux seront réédités chez Panini en ce début d'année.

 


Stéphane Le Troëdec

 


 

Zeb Wells (scénario), Angel Medina (dessins)

Venom - La Naissance du mal

Édité en France par Panini France (14 octobre 2015)

Collection Marvel Dark

120 pages couleurs, papier glacé, couverture cartonnée

14,95 euros

EAN : 9782809450617

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