Captain America – Blanc

1941. Captain America et Bucky volent au secours de Nick Fury et ses hommes, pris dans une embuscade. Seulement l’avion qui doit les ramener à la base est touché par un tir ennemi et s’abîme en pleine mer. Le groupe de soldats se retrouvent en France, derrière les lignes ennemies, et découvre bientôt que Crâne fomente un plan visant à détruire Paris…

 

Le scénariste Jeph Loeb et le dessinateur Tim Sale ajoutent un nouveau titre à leur travail sur les couleurs entamé avec Spider-Man – Bleu, Daredevil – Jaune et Hulk – Vert, récemment réédités en un album chez Panini, et sur lesquels nous reviendrons bientôt. Dans ces trois mini-séries, Jeph Loeb avait choisi une narration laissant une grande place aux monologues intérieurs, pour mieux souligner les sentiments des personnages. Dans Captain America – Blanc, on retrouve le même principe.



Le récit commence quand Cap est ranimé par les Avengers et se déroule avant le retour du Soldat de l’Hiver. Captain America croit que Bucky, son jeune associé, est mort pendant la Seconde Guerre mondiale. Captain America se remémore une de leurs aventures ; plus précisément leur rencontre avec Nick Fury. Exit donc les relations sentimentales, Captain America – Blanc est un récit de guerre, dans le plus pur style de ce que Stan Lee et Jack Kirby produisaient dans Tales of Suspense. C’est-à-dire des épisodes portés sur l’action, l’infiltration et le combat.

 


L’accent est donc mis sur le rythme, et de ce côté, c’est plutôt une surprise. Le style de Tim Sale n’est pas spécialement adapté à ce genre d’histoire, on le connaît généralement plus à l’aise quand il s’agit de poser une ambiance (il faut lire Un Long Halloween). L’artiste réussit pourtant à rendre hommage à Jack Kirby, avec certaines planches très dynamiques et bourrées d’adrénaline ! Malheureusement, son dessin est parfois un peu plus inégal avec des problèmes de proportions un peu gênants pour un artiste aussi réputé.

 

Et puis il y a un deuxième niveau de lecture. En 2005, le fils de Jeph Loeb décède à l’âge de 17 ans. Du coup, difficile de s’empêcher de penser que, dans un exercice cathartique, Jeph Loeb rend d’une certaine façon hommage à son fils. Du coup, lu sous cet angle, l’album gagne une réelle charge émotionnelle, avec tout de fois quelques lourdeurs.

 


Malgré les incohérences avec la continuité Marvel, et le graphisme irrégulier, un beau récit complet, qui peut se lire au premier degré comme un récit de guerre ; ou bien au second degré, comme le témoignage émouvant d’un père à son fils disparu.

 

 

Stéphane Le Troëdec

 

 

 

Jeph Loeb (scénario), Tim Sale (dessin)

Captain America – Blanc

Édité en France par Panini France (4 mai 2016)

Traduit par Ben KG (Studio Makma)

128 pages couleurs, papier glacé, couverture cartonnée

14,95 euros

EAN : 9782809455250
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