Infinity 8, tome 2 – Retour vers le Führer

À bord de l’YSS Infinity, la tension est palpable : l’agent Yoko Karen n’est pas parvenue à éclaircir le mystère de l’origine de la nécropole en ruine qui barre la route au vaisseau spatial. Mais, grâce à ses pouvoirs surnaturels, le Capitaine lance une nouvelle trame temporelle.

 

Stella Moonkicker est un agent de l’ordre particulièrement revêche (et amateur de selfies). ON lui a confisqué son arme de service. Sans compter qu’un robot insupportable est chargé de surveiller son comportement. Heureusement, sa prochaine mission est des plus simples : assurer la sécurité de la conférence : « le nazisme, un art de vivre » ! Dans le futur, le nazisme est une philosophie de vie amicale et pacifiste, bien éloignée de l’idéologie politique qu’a connue le vingtième siècle.

 

Seulement, l’emploi du temps de Stella Moonkicker est vite perturbé : on lui confie pour mission d’enquêter à l’extérieur de l’YSS Infinity sur l’origine de la nécropole. Pendant son enquête, elle découvre que des nazis se sont eux aussi extraits du vaisseau pour fouiller la nécropole ! Surprise : ils viennent de découvrir la tête d’Adolf Hitler parfaitement préservée et toujours en vie. Malheureusement, le Führer compte bien utiliser les nouvelles technologies futuristes pour instaurer un nouveau Reich. Seulement les nazis ne sont plus ce qu’ils étaient…

 

Le deuxième épisode de la saga Infinity 8 permet à la série de prendre, il me semble, son rythme de croisière. Dans le tome 1, je regrettais un peu que les pouvoirs temporels du capitaine de l’YSS ne soient pas utilisés dans l’intrigue. Ici, ils sont parfaitement intégrés dans le scénario et servent à maintenir la tension tout au long de l’album. De plus, une fois refermé ce deuxième tome, on comprend beaucoup mieux le principe de la série. À chaque album, la série va explorer un des futurs possibles.

 

Du coup, cela ouvre d’énormes possibilités aux artistes, qui se retrouvent à jouer avec des possibilités quasi infinies. Lewis Trondheim et Olivier Vatine ne se font pas prier pour jouer la carte du délire SF à fond. Les dialogues entre Stella et son robot sont un délice. Mais surtout, l’humour tourne essentiellement sur le décalage incroyablement osé entre ces nazis du futur (en mode aimez-vous les uns les autres), la candeur de Stella et nos connaissances historiques sur le nazisme. Derrière tout cela, il y a un humour un peu « sale gosse » qui m’a beaucoup plu.

 

Et puis il y a Olivier Vatine, qu’on n’avait pas revu depuis Niourk. Son style s’est encore épuré, et je trouve que ce choix colle particulièrement bien à l’intrigue, tout comme sa colorisation qui met particulièrement bien son style en valeur.

 

Retour vers le Führer confirme la très bonne impression que j’avais eue après le tome 1 d’Infinity 8. Les principes narratifs sont maintenant bien en place. Le ton, très léger, est parfaitement assumé par les auteurs. Je pense qu’on n’a pas fini d’avoir des surprises, puisque les futurs artistes vont pouvoir s’exprimer librement dans un cadre narratif conçu exprès pour. Vivement la suite.

 

 

Stéphane Le Troëdec

 

 

 

Lewis Trondheim (scénario), Olivier Vatine (dessin)

Infinity 8, tome 2 – Retour vers le Führer

Édité en France par Rue de Sèvres (25 janvier 2017)

96 pages en couleurs, sur papier glacé et sous couverture dure

17,00 euros

ISBN : 978-2369812593

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