Suicide Squad : les douze salopards version DC Comics

Suicide Squad, tome 1 – Têtes brûlée


La prison de Belle Rêve est une des prisons les plus sécurisées des États-Unis. Et pour cause : les super-vilains les plus dangereux y sont enfermés ! Pour éviter un confinement total, certains super-vilains acceptent de d’intégrer la « Suicide Squad », une équipe ultra secrète gouvernementale composés des pires criminels de l’univers. Comment les dirigeants tiennent-ils ce « beau monde » ? À l’aide d’une bombe miniature implantée dans leurs corps : au premier signe de désobéissance, on les fait exploser… Les principaux membres de la nouvelle Suicide Squad sont Deadshot, Harley Quinn, King Shark et El Diablo. Leur nouvelle mission consiste à s’introduire dans un stade rempli de civils contaminés par un étrange virus techno-organique les transformant en créatures mi-machines mi-zombies ! Leurs objectifs : éliminer tous les civils du stade et récupérer l’antidote, avant l’arrivée des forces de l’ordre. Mais la Suicide Squad va vite réaliser que la situation est bien plus délicate que prévue…

 

Je ne reviendrai pas ici sur la Suicide Squad originelle, créée par John Ostrander. Urban Comics a prévu de rééditer ces épisodes de John Ostrander et Luke McDonnell le 19 août prochain (j’aurais l’occasion d’y revenir sur le Salon Littéraire). Aussi intéressons-nous à cette nouvelle version.

 

Le moins que l’on puisse dire, lorsqu’on referme ce premier tome, c’est qu’Adam Glass, le scénariste, a su rendre son histoire particulièrement dynamique et distrayante, puisque ces sept épisodes filent à toute allure. Un rythme ponctué notamment de coups de théâtre et de rebondissements assez classiques, mais bien amenés, qui nous poussent à avancer toujours un peu plus dans l’intrigue. De côté-là, Glass a su tirer son épingle du jeu.

 

Par contre, c’est du côté des personnages que ça coince. Le principe du groupe composé de vilains n’est déjà en soi pas simple à manier. Il s’agit de trouver le ton juste pour éviter d’en faire soit de vrais sadiques (la série deviendrait rapidement glauque) soit de gentils boy-scouts (et là, le lecteur n’y croirait plus réellement). Malin, Glass créé donc un groupe avec une palette variée de vilains : il y a la cinglée, le fou dangereux, le sadique à la tête froide, le criminel repenti, etc. Malheureusement, si Glass la joue finalement malin, il oublie d’exploiter l’histoire et les particularités de personnages qui ont tout de même pas mal d’aventures au compteur. Son Harley Quinn, par exemple, paraît bien fade par rapport à ce qu’en font Jimmy Palmiotti et Amanda Conner dans sa série attitrée. Idem pour King Shark, qui pour le moment se résume à un gros monstre bourrin.


L’avantage, c’est que le lecteur néophyte va y trouver son compte rapidement, mais les vieux routards auront un peu l’impression qu’on a dépossédé ces personnages de ce qui en fait le charme. Dommage.

 

Côté dessin, la série a aussi un problème. Pour ces sept premiers épisodes, il a fallu pas moins de six dessinateurs, avec des styles vraiment différents. Heureusement, Scott Hanna fait ce qu’il peut pour uniformiser les styles de chacun. À mon sens, la série aurait mérité une « patte » graphique un peu hors-norme pour marquer les esprits. Là, pour le moment, clairement, les dessins ne sont pas mauvais, mais n’aident pas à donner une identité au titre.

 

Pour autant, malgré ses défauts, et à condition de ne pas en attendre un chef-d’œuvre, on passe un agréable moment, un peu comme on se pose devant une bonne vieille série B. On va dire que, pour le moment, je ne suis pas vraiment convaincu, mais que je demande à voir la suite, on ne sait jamais, le potentiel est là.

 

 

Stéphane Le Troëdec

 

 

 

Adam Glass (scénario) et Federico Dallocchio et bien d’autres (dessins)

Suicide Squad, tome 1 – Têtes brûlées

Édité en France par Urban Comics (8 avril 2016)

Collection DC Renaissance

160 pages couleurs, papier glacé, couverture cartonnée

15,00 euros

EAN : 9782365778589

 

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