The Empty Man

Depuis un an, le virus appelé Empty Man frappe le monde. L’humanité semble incapable de traiter l’épidémie ou d’endiguer sa progression. Personne ne sait d’où vient l’Empty man, mais ses symptômes sont nombreux et spectaculaires : accès de violence, hallucinations, ou suicides. Et quand les victimes ne succombent pas, elles finissent catatoniques.
En parallèle à ces événements, le FBI et le CDC ont décidé de travailler ensemble pour enquêter sur une étrange secte apparue sensiblement au même moment que l’Empty Man. Le virus et le culte meurtrier semblent liés, mais pour l’instant personne n’a pu établir de rapport entre les deux. Du succès de cette enquête dépend peut-être le destin de l’humanité…

 

Parlons tout de suite de ce qui m’a plu dans The Empty Man : c’est la confirmation qu’on tient avec Vanesa R. Del Rey une dessinatrice qui n’a pas fini de nous régaler et de nous surprendre. Issue du monde de l’animation, Del Rey faisait déjà la preuve d’un sacré talent dans la série Hit. La revoici sur une série dans un tout autre registre, où elle prouve qu’elle est aussi à l’aise avec le style « polar noir » que celui, plus spectaculaire, du thriller ésotérique.

 

Si on retrouve ses tics graphiques (et notamment les nez pointus), Vanesa Del Rey soigne particulièrement les cadrages, la narration et tente des effets de cadres parfois plutôt osés (on n’est pas moment pas loin de la scène indé). Par moment, elle arrive à transmettre ce qu’il faut d’ambiance malsaine pour qu’on se prenne à la lecture.

 

Le scénario de The Empty Man commence bien : Cullen Bunn (The Sixth Gun) déploie une ambiance étrange et souvent pesante, sur fond d’épidémie mystérieuse, de sectes et de magie occulte. J’ai parfois pensé à Clive Barker, si je devais comparer à un auteur de la littérature fantastique. Seulement, Cullen Bunn utilise une astuce scénaristique qui va littéralement plomber le récit (je vais y revenir). Il choisit de ne jamais réellement expliciter ce qu’est le Empty Man. On parcourt donc les premiers épisodes avec ce mystère, et, je dois dire qu’au début j’ai trouvé assez excitant d’échafauder des théories. Et puis j’ai commencé à me demander où il voulait en venir à partir de l’épisode cinq.

 

Et vient le sixième et dernier épisode (The Empty Man est un récit complet). Et là, Cullen Bunn, plutôt que nous révéler ce qui manque, choisit de filer à l’anglaise, sans clôre ses intrigues ni même expliquer le pourquoi du comment. Bref, le genre de chose que, moi, me frustre profondément. Je serais mauvaise longue, j’irais jusqu’à dire qu’on a dû lui demander de finir la série à la va-vite, et qu’il s’est exécuté. Bref, autant que vous le sachiez avant de vous lancer, The Empty Man nous lâche au beau milieu du dernier acte, sans apporter de réponse satisfaisante.

 

 

Stéphane Le Troëdec

 

 

 

Cullen Bunn (scénario), Vanesa R. Del Rey (dessin)

The Empty Man (récit complet)

Édité en France par Glénat (31 août 2016)

Collection Comics

160 pages couleurs, papier glacé, couverture rigide

15,95 euros

ISBN : 9782344012024

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