Maria Foskolaski : vider les étangs d’ombre pour voir les poissons rouges


Chaque tableau des « Lumières » de Maria Foskolaski est une fable et une métamorphose. L’artiste prend à contre-pied toute une esthétique du temps en osant le mythe et le rêve avec une dimension toujours plus forte accordée aux volumes et aux couleurs légères.  Dans une fidélité à Matisse, aux impressionnistes comme à l’œuvre poétique de Séféris existent dans chaque toile l’aurore de la présence, l’enfantement de résurrections.

Maria Foskolaski oppose  légèreté et  joie de vivre aux angoisses et doutes de l’époque. Une telle liberté et alacrité déroutent.  Elle impose un univers fantasque et fantasmagorique  inspirées par le maître littéraire des métamorphoses : Ovide. L’artiste ose s’amuser face à la vieillesse du monde et le poids de l’histoire. Il serait facile de la prendre pour une primesautière qui verrait le monde par le petit bout de sa lorgnette. Ce serait néanmoins être victime de myopie. La peintre grecque propose un subtil jeu du chat et de la souris.


Frivoles et sérieux ses travaux décapent le regard de bien des illusions d’optiques. L’ornemental est remplacé par l’organique à travers une exploration de la grâce et du caprice, des fêtes galantes et des plaisirs du corps. Un érotisme implicite se déchaîne contre tous les vœux de chasteté. Au tragique Maria Foskolaski  préfèrera donc toujours les bacchanales et nous lui en savons gré. Loin des roueries et pompes le caprice retrouve sa place. Dans le capiteux Eros reste le seul dieu propice aux fêtes païennes du et des sens.

Jean-Paul Gavard-Perret

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