Peter Kogler : la course au noir


 

Les œuvres de Kogler fascinent par les énigmes qu’elles proposent. Le regard s’y perd. Il est virtuellement partout et nulle part. Exit l’effet miroir. Le regard est tombé non « dans » mais « du » décor. Celui-ci disparu il réfléchit autrement. Une fourmi est forgée dans sa course, un décor de linéaments  travaille contre la surface du mur. Tout un réseau de projections transforme le monde dans une course au noir.


Le système de représentation se trouve renversé même en tant  qu’abstraction ou subjectivation. Dans cet embrouillamini le regard devient un phénomène d’addiction. L’art une drogue. L’œuvre en appelle à la science-fiction du post-humain dont les motifs décadents deviennent la rhétorique du futur et de son abîme. Reste à la fois puissance et impuissance, jouissance et terreur. L’œuvre inscrit un ordre de la captivité sans horizon mais aussi celui d’un imaginaire paradoxal où l’ornemental médusant fait le jeu de la réflexion.

 

Jean-Paul Gavard-Perret

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