Damien Lemaire vagabond du monde occidental


Dans les photographies de Damien Lemaire le monde se manifeste souvent par le corps de la femme. Celui-ci modifie le décor,  forme un nœud où s’efface en partie le lieu (Paris, Brighton, New-York par exemple). L’artiste crée de fait des portraits sublimés inversés. Ils éloignent autant du facile agrément ou d’un érotisme appuyé. Certes la promesse d’un certain plaisir n’est pas obligatoirement absente : elle fait partie de la masse totale de la vie au même titre que  les rues où l’on erre. Néanmoins c’est moins la femme que le voyeur qui tourne en bourrique dans un travail de résistance avérée face à la maladie de l’idéalité comme au malaise des civilités.

 

L’œuvre séduit par son élégance dans la mesure où le langage plastique touche à une vérité du réel. Le contour  d’une hanche ou d’un  visage  accentue l’évidence où se joue  une extension du quotidien. Fidèle à lui, Damien Lemaire, sans apparat mais avec beaucoup de doigté, fait d’une femme la déesse « de tous les jours » et la primitive du futur moins noir que celui cultivé par beaucoup d’autres photographes de la réalité (ou ce qu’ils prennent pour telle).

 

Jean-Paul Gavard-Perret

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