Cécile Desailly : éloge de la vie

 

 


 

Souvent la photographie est devenue une vieille dame outrageusement maquillée, au sourire un peu trop victorieux, figé et vaniteux. A l’inverse, sérieuse et primesautière comme le plaisir, Cécile Desailly transforme le portrait en le corrigeant de plusieurs absences. Poétesse à sa manière et toujours du côté de la vie la photographe lui insuffle une force pénétrante. A l’origine, il y a le désir d’être au monde et de témoigner de cette présence dans le moment présent.

 

Chaque « modèle » s’incarne dans un habit de lumière. Il conduit la photographe autant qu’elle ne le dirige elle-même.

Dans ce cheminement, la « matérialité » du noir et blanc traduit l’intensité sensible, dont se suivent les méandres. Sous fond de noir luisant Cécile Desailly décorsète la notion de portrait par ses interventions attentives qui désorientent bon nombre d’idées reçues sur la photographie et sa technique.

 

Existe une manière de fouiller l’impalpable, de saisir les impressions les plus fugitives, de traduire les désirs les plus enfouis et les émotions les plus secrètes, de sonder ce for intérieur sans lequel un être n’est que l’ombre de lui-même. Bref l’artiste submerge les apparences en un dépassement permanent .

 

Jean-Paul Gavard-Perret

Sur le même thème

Aucun commentaire pour ce contenu.