Klara Ianova et les petites « bonnes femmes »

 

Klara Ianova  travaille avec un minimum d’entraves et de contraintes afin de s’ouvrir à la surprise. Les différentes couleurs amènent dans chaque portrait un autre ton  comme un nouvel instrument dans un orchestre. Pinceau et gouaches (entre autres)  permettent de créer des lignes mais aussi des étendues. La trace engage le bras et tout le corps. Apres avoir dessiné, l’artiste soumet ses images à  son regard distancié pour ne conserver que celles où jaillit un silence, une concentration, un humour décalé.

 

L’espace plastique  ressemble à l’espace de la mémoire, mais il n’exclut pas l’oubli qui reste une feuille qui se détache d’un arbre et que l’arbre oublie. Le devenir de l’œuvre  a donc besoin de la perte comme l’arbre a besoin d’oublier ses feuilles afin qu’une douceur  remonte, l’envahisse, renoue avec son cœur pour des renaissances au prochain printemps.

 

Chaque fois l’artiste cherche à flairer les traces qui se rêvent sans que puisse leur donner un nom. Créer est donc un processus ludique de mémorisation, d’invention et de sélection. Quelque chose, ignoré auparavant, fait surface. A coup de rythmes et de répétitions, la langue plastique glisse, dérape vers de nouveaux champs afin  d’embrasser l’univers. C’est une manière de trouver juste une image mais une image juste.

 

 

Jean-Paul Gavard-Perret

 

 

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