Jan Fabre : nouvelles vanités

Dans la suite logique de ses « Pietà » (reprises en partie)  la Galerie Templon de Bruxelles expose des statues de Jan Fabre dans la droite ligne des vanités mais avec cette pointe surréalisante et fantastique qui caractérise l’artiste belge. Par exemple sous traitement apparemment néo-classique un cerveau humain est surmonté  d’un ciseau ouvert en forme de croix et planté dans les circonvolutions organiques.

 

Alliant le réel au virtuel Fabre poursuit ses déclinaisons plastiques iconoclastes. Au crâne il préfère le cerveau, au sentimentalisme le cœur et leurs additions plus que simplement ironiques. La duplication de la vanité devient un leurre et appelle sous la dureté du marbre à la plasticité de questions essentielles. Chaque pièce devient un énigmatique objet de jouissance par la matérialisation de leurs spéculations les plus abstraites. Sous la blancheur immaculée surgit aussi une poésie  incongrue. Elle burine et perturbe les idées reçues en un brouillage fait d’euphorie macabre et de sidération fabuleuse.

 

L’artiste belge poursuit sa recherche d’une fraîcheur de l’art dans le désaccordé ouvert à la jouissance où se mêle l’effroi. Ses dernières œuvres symbolisent l'expérience que Jan Fabre fait de la pensée et de la sensation dans la réinterprétation de l’héritage culturel. Débarbouillant les vanités il leur procure une série d’émotions inédites et puissantes. Des courts circuits créés apparaît un  pluriel monstrueux violent, lucide et joyeux.

 

Jean-Paul Gavard-Perret


Jan Fabre, Do we feel with our brain and think with our heart ?, Galerie Daniel Templon, Bruxelles, avril-mai 2014.

 

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