Elle : la belle histoire.

A l’occasion des 70 ans de la fondation du Elle,  par Hélène Lazareff, ce beau livre d’archives permet de retrouver les pages qui ont marqué l’histoire de la revue depuis sa création.

Elle,  est à coup sûr le plus emblématique des magazines français  puisqu’il a essaimé en 46 versions dans le monde entier. Il existe  un Elle chinois, un Elle russe…

Sa fondatrice qui avait travaillé  pour les rubriques mode du Harper’s bazaar ou Femme du New York Times apporta alors à la presse féminine un ton neuf alliant  féminisme, société, culture, mode…

Dès le début, le titre se fit l’écho des bouleversements de la société française et c’est avec beaucoup d’émotion et un peu d’incrédulité que l’on trouve  le témoignage d’une lectrice daté de 1961 : «  J’ai 32 ans je suis désespérée : j’attends mon 6ème enfant ».

L’avortement, le SIDA, la liberté des femmes furent des thèmes privilégiés du journal, tout comme la beauté masculine ou féminine avec ces photos de Marcello Mastroianni,  ces portraits superbes, de Catherine Deneuve, Carole Bouquet ou Isabelle Adjani… Mais Elle, c’est aussi, la création avec Lacroix, Lagerfeld, Alaïa ou Saint Laurent avec ce « Portrait d’un jeune homme à la tête d’un empire ». Le jeune homme avait 22 ans, l’empire s’appelait Dior.

La littérature avec Beauvoir et Duras ou Sagan qui se marie en 1958 trouve un large écho dans la parution avec  bien sûr des écrivains plus contemporains : en 2010, c’est Véronique Ovaldé qui était récompensée par le Grand Prix des lectrices. En 2005, c’était Philippe Grimbert avec un Secret.  Le magazine fait aussi la part belle au cinéma, à la musique, aux arts, à la cuisine.

Elle fut et est toujours de tous les combats. Pour dénoncer le sort fait aux femmes en Afghanistan, la rédaction fit il y a quelques années le choix d’une femme en burka pour sa une. En janvier 2015, Elle fut Charlie  avec  une colombe blanche sur fond bleu. Aux prestigieuses signatures, jean Anouilh ou Françoise Giroud qui scandalisait en 1951 en démontrant que les Françaises se lavaient peu, ont succédé des signatures contemporaines : François-Marie Santucci, Alix Girod de l’Ain ou Olivia de Lamberterie.

 Agencé autour d’une dizaine de chapitres : « Elle et vous, Nos icônes, Mode, Beauté, Culture, Société, Monde, Vie privée, Elle & moi », ce livre est un condensé esthétique, sociologique et historique des soixante dix dernières années de la vie des femmes en France. Il restitue à la perfection la formulation d’Hélène Lazareff qui définissait ainsi  son journal : «  Du sérieux dans la frivolité et de l’ironie dans le grave »

Elle, il était une fois, de 1945 à nos jours.

Editions du Chêne, 318p. ; 39,9O euros
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