Éducation occidentale ou contrôle des esprits ?

Donner d’une main ce que l’on reprend de l’autre… voilà toute l’hypocrisie de l’aide au développement ; que cela soit la France avec l’AFD qui gère plus de dix milliards d’euros ou l’ONU avec ses différents programmes, du PNUD à l’ONUDC, en ce qui nous concerne ici, l’approche occidentale est empirique, dogmatique, pragmatique voire pratique sans jamais se poser la bonne question, celle de l’esprit, de la culture, de la spiritualité, ces formes autres, cette altérité qui façonne l’Homme au-delà de toutes les espérances et qui lui donne cet attrait si particulier, qui conjugue ces forces qui cimentent l’humanité en faisant que tous, nous sommes complémentaires, et non, comme le pensent les Occidentaux, seule une partie du monde peut, doit, tout contrôler et décider, influer sur le fonctionnement du monde…

L’instrumentalisation des esprits se fait donc d’un côté par les réseaux sociaux et les médias dominants, de l’autre par la religion ; les deux étant aussi fanatiques et dangereux car ils excluent ceux qui n’en sont pas.
Les Occidentaux dénaturent des milliers d’années de culture et de traditions en imposant l’iPhone et Facebook comme seuls étalons de la modernité et du monde facile et normal quand les oubliés du libéralisme fondent leur seul espoir dans la perversion du message divin et s’associent aux coquins du dogme pour assouvir et justifier leur légitime soif de vengeance et de représailles face à l’injustice absolue que l’Occident impose aux pays du Sud, l’Afrique en tête, en la pillant de toutes ses richesses tout en entretenant un réseau de corruption et de déstabilisation des pays en prétendant le contraire, quitte à faire décaisser par l’ONU, la Banque mondiale ou l’UE des sommes astronomiques en programmes de formation de la police ou autres institutions gangrénées par le mal même qu’elles sont sensées combattre, cela afin de maintenir le chaos et ainsi de pouvoir mieux exercer sa tutelle de pilleurs impénitents !

Nul doute que Boris Le Roy, qui rentre du Nigéria, a vécu dans sa chair certaines scènes tant le réalisme est palpable, l’analyse parfaitement crédible et le climat surréaliste de ce pays débordant d’énergie et de folie ; tout y est parfaitement décrit dans un jeu de miroirs réfléchissants qui permet dans un temps limité (une scène de crime, après un attentat sur un marché) de parcourir une année d’une experte en police scientifique qui aura vécu de l’intérieur les écartèlements des Nigérians, selon leur ethnie et/ou leur profession, victimes d’eux-mêmes mais surtout du système mis en place par l’ancien colonisateur britannique, cet état fédéral qui noie le poisson pour que les dirigeants continuent à vivre sur la bête quitte à oublier quelques centaines de millions de concitoyens…
Roman de la mondialisation, ce livre magnétique fait froid dans le dos, et confirme que toute révolution est un retour au point de départ. Il est donc grand temps d’oublier le Grand Soir et de participer à l’évolution du monde.

François Xavier

Boris Le Roy, L’Éducation occidentale, Actes Sud, janvier 2019, 160 p. – 17,50 €

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