Atavismes : Marie-Hélène Lafon

Claire la narratrice a 59 ans lorsqu elle se retrouve là où elle a passé les cinq première années de sa vie et ce, à la mort du père. Le tout en quatre date et trois jours. Ses sources sont là avec les traces laissées dans  l'enfance. Et ce au moment où cette narratrice tente de trouver au milieu des ombres ataviques une lumière.
Ce roman vient percuter un livre de nouvelles prévu pour 2023 mais qui a explosé en plein vol. L'auteure a senti monter des phrases à la tête qui la percutaient. Soudain sous la pression d'un flux s'opère une bascule. Des  "sources" il faut éponger l'eau . Le tout en se méfiant d'un il qui fige tout ce qu'il touche et dit. La peur est là. Au ventre : celui de la narratrice, de sa mère et de  la littérature qui en quelque sorte tente de l'expurger.
Une permanence apparaît et dépasse les seuls souvenirs de l'auteure. Le travail de la langue permet d'éviter tout surplomb, jugement ou pathos dans une inscription géographique précise qui renvoie à une géographie intérieure. Celle d'une origine dont l'écriture structure la lutte intestine contre l'obscur.

Jean-Paul Gavard-Perret

Marie-Hélène Laffont, Les sources, Buchet-Chastel,  janvier 2023, 126 p.-, 16,50 €

Sur le même thème

Aucun commentaire pour ce contenu.