Tristan Félix : cane blanche

Comme suspendue sur le paysage ou dans ses creux, l'héroïne de ce superbe court métrage (incarnée par Tristan Félix elle-même) sent combien des lieux apparemment tranquilles sentent la violence.

Tout ne sera que suggéré cependant : un corps débaroule, des fantassins défilent subrepticement. La tourmente est latente. L'héroïne armée -tel Charlot - de son parapluie - avance non sans stupeur. Ce n'est pourtant pas la jungle : le lieu est vide. C'est une presque fin (carcasse de bateau, château d'un autre siècle). Mais de quoi ?µ

La peur est là - mais suggérée. A peine, à peine avec ça et là juste une once d'humour pour la souligner. La violence (individuelle et collective) reste dans l’œuf. A moins qu'elle ait fini son œuvre.
Nous sommes dans un univers à la Kafka (Le Château) pas loin des paysages désolés de Beckett. La nature n'est plus une biodiversité pour bobos égarés chez les paumés. La vie tient à une cane blanche. Sur un étang : il faut la suivre.
 

Jean-Paul Gavard-Perret

 

Tristan Felix et Nic Amy, Umbellifera bufa bufa, https://vimeo.com/240475729

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