Quand Gilbert Bourson s'échine et se déchaine

Il se peut que dans un tel road-movie romanesque personne ne s'entende vraiment mais là n'est pas le problème même si par hasard il arrive qu'on égorge quelqu'un, fat cocher ou phacochère.
Mais dans ce livre qui se dédouble en Chaine voire en Le plieur d’arbres tout nous piège et ce dès son titre prometteur d'exotisme. Toutefois Pierre Loti n'est plus ici. Mais le narrateur le rappelle : avec ce genre de livre moderne on est perdu. Personne ne peut dire vraiment à quoi tient le sujet entre orage et orange, remblais et décharge.
Néanmoins il nuit délicieusement à la médiocrité grâce à ses personnages et il rampe en poésie, sniffe de la colle à rustines pour  faire du Michaux précise le narrateur. Mais cependant ici, un cœur  saignant ne rend pas forcément l'amour à point.
Ce qui restera du monde  est peut être dans ce livre entre pensées de Pascal, avatars à la Rabelais, et diverses femmes douteuses - jusque dans le prénom  d'une d'entre elles : Nadia, Nadine, Nadeige ou Nadège ou Nana.
Qu'importe toutefois puisque dans Chine tout est bon. Les oursons, des bêtes en peluche, les traversins, les seins d’Amélie et même les assassins et un Fiston fêlé qui baratte à force du poignet pour  faire démarrer l’hélice du moteur du concept de plaisir et son halo de brume.
Que demander de plus ?

Jean-Paul Gavard-Perret

Gilbert Bourson, Chine, Douro, juillet 2023, 161 p.-, 12€

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