Peintre dont le château de Chambord a accueilli jadis une grande rétrospective, Jean-Gilles Badaire a accompagné de nombreux écrivains : Georges Bataille , Joël Vernet, Caillois, Cendrars, Daumal, Stétié,  Ungaretti et bien d'autres.
Mais dans ce travail, sublimant par ses dessins les lettres de chacun, il reconnait jusqu’à ses mains tachées et aux poignets qui lui font mal tant il a peint. Précis, l'auteur et artiste  sait à quel moment la lumière du jour baissé, à quel moment il se lève vers une toile où il a projeté son ombre pour encore se mesurer.
Lorsqu'il déplace l’atelier une clairière lui  fournit les murs et les sols qui lui manquent, mais de plus il trouve à  ses carnets ce dont il témoigne. Et ce sont là le lieu de ravissements et de révoltes secrètes. Sont comprises à ses minutes d’atelier, inspirations, lectures et expérimentations sur la matière et la couleur, mais aussi ses doutes ou ses satisfaction face à la toile dont il reste le maestro.

Jean-Paul Gavard-Perret

Jean-Gilles Badaire, Je ne lave jamais mes dessins, illustrations de l’auteur, Fata Morgana, juin 2014, 80 p.-, 17€