Marie-Hélène Prouteau  : exercice de discrétion

Ce livre est à l'image de son héroïne  : tout en discrétion. Nulle fanfaronnade pour mettre en exergue cette femme qui permet un voyage à la fin du XIXe siècle riche de mouvements picturaux.

Madeleine Bernard fut la sœur cadette du peintre Émile Bernard de l’école de Pont-Aven.  Elle est restée retirée dans son amour pour la musique et de son frère déluré et indiscipliné. Cette femme d'une santé délicate accompagne son aîné lors de son apprentissage de la peinture et l'accompagne lors de ses premières expositions et rencontres d'autres artistes dont  Gauguin, Van Gogh. Elle suit sont parcours de l’impressionnisme au pointillisme puis aux aplats japonisants. Participe aux premières expositions.

Toutefois quelque peu endiguée par cet univers elle se lie d’amitié avec Charlotte Joliet et découvre les paysages que le chemin de fer nouveau permet de découvrir dans le mouvement de la vie moderne de l'époque que l'auteure retrace subtilement. 

La lectrice ou le lecteur découvre dans une suite de vignettes la vie de cette femme. Entre autres sa rencontre avec "Monsieur Gauguin" qui fait son portrait avant qu'il ne parte à Arles, rejoindre Van Gogh tandis que Madeleine reste attachée à son frère.

L'histoire de sa vie est émouvante tant Marie-Hélène Prouteau montre l'importance qu'elle eut pour celles ceux qu'elle entoura. Elle redonne vie à cette discrète et montre combien la création dépend autant de celles qui veillent sur eux que de leur propre génie de l'imagination.


Jean-Paul Gavard-Perret

Marie-Hélène Prouteau, Madeleine Bernard, La Songeuse de l’invisible, Hermann, mars 2021, 158 p.-, 19 €

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