Collaboration et grenouillage

Note de la rédaction :
Cet article répond à l'entretien avec Cédric Meletta à lire ici : Cédric Meletta : Jean Luchaire et l’ultra-collaboration.


Je viens de terminer cet ouvrage
la qualité du style de l'auteur est indéniable, mais est excessive par rapport à la médiocrité du personnage
je n'ai trouvé chez luchaire ni hauteur de vues, ni charme, ni même charisme
il est dommage que l'auteur n'ait pas précisé la formation intellectuelle qu'il avait  sur le plan universitaire; la faculté de droit et sciences po sont évoqués mais on ne sait même pas s'il a passé des examens, et encore moins s'il a décroché un quelconque diplôme
de même n'est pas évoqué son service militaire, apparemment il ne l'a pas effectué, mais, pour quelles raisons, on l'ignore totalement (ce point aurait pu être creusé car cela pouvait avoir une influence pour la suite et le développement de ses opinions, comme cela fut le cas pour Benoist Méchin)
le glissement du pacifisme vers la collaboration est classique mais on est quand même sidéré par le fait que s'agissant de luchaire celui-ci est essentiellement dû à du copinage ( avec abbetz par exemple) et par une volonté d'en tirer un profit personnel
enfin, je déplore que les articles qu'il a pu commettre durant l'occupation n'aient pas davantage été cités dans le texte; on se serait mieux rendu compte à mon avis du caractère assez odieux du personnage (je pense qu'il est excessif de le qualifier de "philosémite" au seul prétexte qu'il avait quelques relations de confession juives qu'il a alertées sur les dangers encourus)
décidément, luchaire est l'archétype du collaborateur le plus méprisable (en opposition avec d'autres dont on peut comprendre, sans l'excuser pour autant, l'attitude durant la guerre

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