Jean Anguera reste un des rares créateurs à transformer la conception de l’image du paysage. Il arrache à celui-ci ce qui le recouvre pour le faire vivre dans une beauté libératrice.

Même dans sa pauvreté le paysage lavé par le créateur se tisse et s’érige dans une nouvelle vision qui est aussi l’origine du paysage.
Et ce à travers dessins, sculptures, installations.

L'artiste prend le monde matériel pour le porter plus loin. Dans un lieu à la fois fixe et qu’il déplace. Il montre implicitement de quoi il est. Par la somme de ces renouvellements le plasticien donne vie à ce qui disparaît.

Il rappelle aussi que la réalité est un point de vue. Et la terre que l’auteur a si souvent vue remuée, déplacée, sillonnée devient une grande surface immobile et un gigantesque engloutissement dans le temps qu’Anguera fait renaître en ses diverses approches.
 

Jean-Paul Gavard-Perret

Jean Anguera, Le Carmel, Tarbes, du 19 juin au 1er septembre 2018.