Michel Bourçon : sortir, résister

Contre la mort que l'on se donne ou qui nous est donné Michel Bourçon résiste et nous réveille. Car la vie est là qui talonne. Qu'importe si elle est trop à l'étroit dans le corps. Au poète de trouver le souffle et la force  pour que s'élèvent des soleils dès que frémissent des aurores.
L'auteur reste donc en partance et qu'importe les souffrances. Il s'agrippe à tout ce qui passe et n'abandonne rien. Existe donc de l'oxygène dans l'écriture, avec tout ce qu'elle esquisse : l'adresse égarée – l'envoi, dans l'acception médiévale du terme.
Cette possibilité de vie, Bourçon se l'accorde et qu'importe s'il est pris pour un bouffon doté d'ambition. L'écriture reste la passe décisive. Elle tente de trouver l'équilibre entre l'ellipse – tournée vers le silence – et l'énoncé complexe - tourné vers la parole ; entre la nécessité du secret et l'impératif de la parole. Si bien que le jour semble de plus en plus profond à mesure que le crépuscule s'approche. Aucun autre fanal n'appelle à une telle lutte, à une telle vigilance.

Jean-Paul Gavard-Perret

Michel Bourçon, Mélancolie des confins, Gros Textes, février 2023, 58 p.-, 8€

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