Paloma Hermine Hidalgo et les étranges poupées

Tout ici est volupté. Deux femmes liées par le sang se dévorent mutuellement, là où les lèvres attendent les baisers les plus cuisants, insistants et profonds dans le ventre mystique de celle qui fut mère et amante.
La chair qui ne se quitte pas n'est que pulpe mais, et malgré la thématique traitée, n'existent ni scandale ni violation de domicile. Il ne s’agit plus seulement d’une poésie à simple esclandre mais à sensations profondes.
Tous les caps Horn de la chair se franchissent dans la plus nécessaire confusion initiatique où l'une reste l'égale de l'autre. Et le lecteur vacille dans le chaos des troubles et effusions.
Surgissent une parole d’inversion, un chant du dedans/dehors, où la mère est devenue enfant, la fille amante de porcelaine. Les deux accrochées l’une à l’autre comme siamoises dans cette petite mort définitive qui dépasse et de loin la seule idée de l'inceste.
Jean-Paul Gavard-Perret
Paloma Hermine Hidalgo, Rien, le ciel peut-être, Éditions sans escale, mai 2023, 78 p.-, 14€
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